L'Union européenne a condamné dimanche les actes de violence et le recours à des groupes armés par le régime au pouvoir au Venezuela pour empêcher l'entrée de l'aide humanitaire dans ce pays.

« Le refus du régime de reconnaître l'urgence humanitaire conduit à une escalade des tensions », a déploré la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans une déclaration au nom des 28 états membres de l'UE.

« Nous rejetons l'utilisation de groupes armés irréguliers pour intimider les civils et les législateurs qui se sont mobilisés pour distribuer de l'aide », a-t-elle insisté.

 « Des informations inquiétantes font état de troubles, d'actes de violence et d'un nombre croissant de victimes, en particulier dans les zones frontalières et parmi la communauté autochtone Pemon. Nous demandons instamment aux forces de l'ordre et aux organes de sécurité de faire preuve de retenue, d'éviter le recours à la force et de permettre l'entrée de l'aide », a-t-elle conclu.

Les États-Unis ont annoncé dimanche leur « intention de passer aux actes pour soutenir l'opposant Juan Guaidó », a averti le secrétaire d'État américain Mike Pompeo.

L'UE a « exclu de manière catégorique tout soutien ou toute acceptation à l'égard d'une escalade militaire au Venezuela » lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères lundi à Bruxelles.

Les troubles ont éclaté samedi aux frontières avec la Colombie et le Brésil, où les manifestants exigeaient l'entrée dans le pays de convois d'aide humanitaire. Plusieurs postes-frontière sont bloqués par l'armée fidèle à M. Maduro, lequel refuse l'aide en dénonçant une tentative déguisée d'intervention américaine.

L'Union européenne s'est dite dimanche prête a accroître son aide, a par ailleurs annoncé Mme Mogherini.

L'UE a engagé plus de 60 millions d'euros en 2018-19 au titre de l'aide humanitaire et de l'aide au développement, a-t-elle précisé.

« Nous rappelons notre engagement à aider ceux qui en ont besoin aussi longtemps qu'il le faudra, à accroître cette aide et à travailler à des mécanismes de coordination plus solides et plus inclusifs sous la direction des institutions compétentes des Nations Unies, dans le plein respect des principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance », a-t-elle indiqué.

« Les origines de la crise actuelle au Venezuela sont politiques et institutionnelles, la solution ne peut donc être que politique. Nous réitérons notre ferme rejet et notre condamnation de la violence et de toute initiative susceptible de déstabiliser davantage la région », a insisté Mme Mogherini.

« Le peuple vénézuélien a déjà beaucoup souffert. Il est grand temps de les laisser décider de leur avenir. Nous renouvelons avec force notre appel au rétablissement de la démocratie par des élections présidentielles libres, transparentes et crédibles », a-t-elle déclaré.