(Mexico) Des mères de disparus ont défilé vendredi à Mexico et dans d’autres villes du pays pour réclamer justice et protester contre l’incapacité des autorités à retrouver leurs proches.

Plus de 40 000 personnes sont portées disparues au Mexique, pays qui connaît depuis plusieurs années une vague de violence liée aux cartels de drogue.

« Pourquoi nous les cherchons ? Parce que nous les aimons ! » ont scandé quelque 2000 manifestantes dans la capitale. Plusieurs dizaines d’entre elles, à l’avant du cortège, brandissaient les portraits de leurs disparus.

Baptisée « Marche pour la dignité nationale », cette manifestation s’est déroulée dans 16 villes du pays à l’occasion de la fête des Mères, à l’initiative d’une soixantaine de collectifs de proches de disparus et d’ONG.

« Je pleure depuis huit ans. Je veux juste savoir ce qui lui est arrivé », a expliqué à l’AFP Maria Guadalupe Aguilar, 64 ans, qui cherche son fils José Luis, disparu en 2011 alors qu’il se rendait à un rendez-vous d’affaires à Guadalajara.

Le président Andres Manuel Lopez Obrador a salué les mères mexicaines lors de sa conférence de presse quotidienne, précisant qu’il avait une pensée particulière pour celles « qui cherchent leurs enfants disparus ».

Au cours du premier trimestre de l’année, les violences ont atteint un nouveau record au Mexique avec 8943 assassinats, soit une hausse près de 10 % par rapport à la même période l’an dernier.

Vendredi, des hommes armés ont attaqué un bus transportant des personnels pénitentiaires à Puente de Ixtla, dans l’État de Morelos, au centre du Mexique, faisant au moins 4 morts. Les corps ont été abandonnés au pied du monument aux mères de cette localité.

Environ 250 000 personnes ont été assassinées depuis le début de la « guerre contre la drogue » lancée par les autorités mexicaines fin 2006, selon des chiffres officiels.  

Selon les experts, cette offensive menée avec l’aide de l’armée a contribué à fragmenter les cartels en cellules délictueuses plus petites et plus violentes, qui pratiquent également vols, rackets et enlèvements.