(Bogota) L’ex-chef de la sécurité de l’ancien président de Colombie Alvaro Uribe a été arrêté pour participation présumée dans la disparition de défenseurs des droits de la personne, à son arrivée lundi des États-Unis où il avait été emprisonné pour une autre affaire, a annoncé le Parquet.

Le général Mauricio Santoyo, retraité de la police, a été interpellé dès son arrivée à Bogota où il a été déporté par les autorités américaines après avoir purgé sept ans de prison pour son soutien aux paramilitaires d’extrême droite des milices d’Autodéfense unies de Colombie (AUC), selon un communiqué de la même source.

Il est soupçonné d’avoir contribué à la disparition des militants Claudia Patricia Monsalve Pulgarin et Angel José Quintero Mesa, en octobre 2000 à Medellín (nord-ouest).

Lors de leurs procès, d’ex-paramilitaires, démobilisés en 2006 sous la présidence d’Alvaro Uribe (2002-2010), avaient admis leur responsabilité dans ces disparitions et affirmé avoir agi avec la « complicité » de membres de la police anti-enlèvements.

Le Parquet a indiqué avoir « trouvé des indices qui relieraient le commandant de l’unité à l’époque, le colonel Mauricio Alfonso Santoyo Velasco, à la disparition des deux défenseurs des droits humains ».

Le général Santoyo restera en détention pour la durée de l’enquête.

Condamné à 13 ans de prison en 2012 par un tribunal américain qui a ensuite réduit la peine, l’ex-chef de la sécurité présidentielle était alors le militaire colombien de plus haut rang sanctionné aux États-Unis.

Entre 2001 et 2008, en échange de pots-de-vin, il avait aidé les paramilitaires lors de leurs opérations, incluant des actions terroristes et du trafic de drogue.

Avec les guérillas d’extrême gauche, les forces armées et les narcotrafiquants, les paramilitaires ont été responsables de milliers de crimes contre des civiles durant le conflit qui depuis plus d’un demi-siècle a ravagé la Colombie.