Des Brésiliens se sont rendus aux urnes dimanche avec un livre, un pied de nez aux partisans du candidat d'extrême droite, Jair Bolsonaro, qui s'étaient photographiés au 1er tour votan|t avec une arme.

Des photos d'électeurs de gauche brandissant un livre dans leur bureau de vote fleurissaient sur les réseaux sociaux à la mi-journée, à l'occasion du deuxième tour de l'élection présidentielle au Brésil, pour laquelle M. Bolsonaro fait figure de grand favori.  

« Je suis allée voter avec ce livre, et vous  ? » demandait sur Facebook Eliane Brum, accompagnant son message d'une photo de la couverture d'un livre intitulé La déshumanisation de l'écrivain portugais Valter Hugo.  

« J'en ai pris deux », lui répondait sur Twitter un autre internaute, affichant la couverture de L'importance de lire du pédagogue brésilien Paulo Freire (1921-1997), et celle d'un ouvrage du prix Nobel de littérature, le Portugais José Saramago.  

Une action symbolique en forme de clins d'oeil au « professeur » Fernando Haddad, le candidat du Parti des travailleurs (PT), un universitaire qui a été ministre de l'Éducation sous le mandat de son mentor, l'ex-président Lula.  

Mais aussi une réponse à la violence prônée par les partisans de Jair Bolsonaro, un ultraconservateur qui a lui-même promis pendant la campagne de « purger » le pays des « marginaux rouges ».

La députée du PT, Maria do Rosario, à qui Jair Bolsonaro avait lancé en 2003 qu'elle était « trop moche » pour être violée, s'est affichée en train de voter avec un livre intitulé Brésil, plus jamais, sur les années de la dictature militaire (1964-1985), dont le favori est un fervent admirateur.  

Femmes, races et classes de la militante américaine des droits civils Angela Davis a servi de compagnon de vote à Daiene, jeune femme noire, en réponse aux sorties racistes et misogynes du candidat.  

Plusieurs célébrités brésiliennes, dont l'actrice Deborah Secco, ont participé au mouvement.

Au premier tour, le 7 octobre, plusieurs photos montrant une arme à côté d'urnes électroniques avaient été diffusées sur les réseaux sociaux. Le Tribunal électoral supérieur avait annoncé l'ouverture d'une enquête.