Le gouvernement mexicain a annoncé vendredi un plan d'aide pour les milliers de migrants centraméricains qui traversent actuellement le pays à destination des États-Unis, à condition qu'ils déposent une demande d'asile dans les États du Chiapas et de Oaxaca, dans le sud du Mexique.

« Le gouvernement du Mexique lance aujourd'hui le plan "Tu es dans ta maison". En restant au Mexique, tu pourras recevoir des soins médicaux et même envoyer tes enfants à l'école », a promis le président mexicain Enrique Pena Nieto dans une vidéo publiée sur Twitter.

Pour bénéficier de ce plan, les migrants devront déposer une demande d'asile dans les États du Chiapas et d'Oaxaca auprès de l'Institut national de migration (INM), a précisé M. Pena Nieto.

« Ce plan est uniquement destiné à ceux qui respectent les lois mexicaines et c'est un premier pas vers une solution permanente pour ceux qui possèdent un statut de réfugié au Mexique », a-t-il assuré.  

Selon les autorités mexicaines, 1743 demandes d'asile ont été déposées depuis l'entrée de la « caravane » de 7000 personnes, pour la plupart honduriennes, sur le sol mexicain.  

La « caravane » est arrivée vendredi à Arriaga, dans le sud de l'État du Chiapas, d'où part le train de marchandises surnommé la « Bestia » que beaucoup de migrants utilisent pour atteindre la frontière nord.

Les migrants sillonnent depuis une semaine le sud du territoire mexicain en direction des États-Unis malgré les menaces de Donald Trump, qui a décidé d'envoyer 800 militaires à la frontière.

Le président américain a également laissé entendre vendredi qu'il pourrait agir par décret pour suspendre la possibilité pour ces migrants d'entrer aux États-Unis pour formuler une demande d'asile politique.

Ces milliers de Honduriens, qui fuient la violence et la misère dans leur pays, doivent encore parcourir plus de 3000 km pour atteindre la frontière américano-mexicaine, ce qui devrait leur prendre environ un mois et demi, selon leurs calculs.

Partis du nord du Honduras le 13 octobre, ils avaient franchi en force la frontière mexicano-guatemaltèque le 19 octobre.

Après avoir tenté de stopper la caravane à la frontière avec des policiers antiémeutes, le Mexique laisse désormais progresser la « caravane » sur son sol, parfois escortée par des policiers fédéraux et surveillée depuis des hélicoptères.