Un fonctionnaire été tué au Nicaragua dans le cadre des manifestations qui agitent le pays où l'opposition réclame le départ du président Daniel Ortega, portant à 84 morts le bilan des victimes de la crise depuis mi-avril, a-t-on appris dimanche auprès de la police et des familles des victimes.

La Conférence épiscopale du Nicaragua tentait de son côté de relancer le dialogue entre gouvernement et opposition, qu'elle avait suspendu mercredi dernier faute d'accord sur la démocratisation du régime.

Dimanche, elle les a invités à envoyer des représentants à une session prévue lundi d'une commission mixte de six personnes, trois de chaque partie.

L'opposition réclame notamment d'avancer l'élection présidentielle prévue en 2021. Daniel Ortega, 72 ans, héros de la révolution sandiniste qui a renversé la dictature en 1979, a ensuite gouverné le pays jusqu'en 1990 avant de revenir au pouvoir depuis 2007.

Le gouvernement rejette l'idée en la qualifiant d'«agenda pour un coup d'État» et exige que les manifestants lèvent les barrages routiers.

La police a précisé dimanche que l'employé gouvernemental tué, Jorge Gaston, était mort à l'hôpital après avoir été blessé par balle vendredi à un barrage installé par des manifestants sur une route du département de Boaco (est).

La police attribue le décès aux «actes criminels d'un groupe de vandales». Selon l'opposition, l'homme a été blessé par des forces de police qui ont attaqué les manifestants.

Trois autres personnes ont été blessées samedi soir et dimanche dans des manifestations dans d'autres régions du pays.

Au total, les manifestations anti-gouvernementales, violemment réprimées, ont fait au moins 84 morts et 860 blessés depuis le 18 avril, selon un bilan établi avec des organisations de défense des droits de l'homme, la police et les familles de victimes.