Quelque 600 migrants d'Amérique centrale ont quitté la ville de Mexico, vendredi, et progressent vers le nord du pays, toujours dans l'espoir d'atteindre les États-Unis et d'y entrer clandestinement.

Partie le 25 mars de Tapachula, à la frontière du Guatemala et du Mexique, la caravane s'est arrêtée dans la ville de Puebla, près de Mexico, où des experts ont conseillé les migrants sur la meilleure façon de demander l'asile ou le statut de réfugié au Mexique ou aux États-Unis. Le groupe, qui a diminué de moitié depuis son départ, a repris la route, vendredi. 

« Notre regard est maintenant vers le nord, où beaucoup d'entre nous iront demander l'asile aux États-Unis, parce que nous ne pouvons pas retourner dans nos pays et nous ne pouvons pas vivre en sécurité au Mexique », a indiqué l'organisation Caravane et pèlerinage «Migrants en lutte» dans un courriel envoyé à La Presse

« Nous ne fuyons pas nos pays parce que nous en avons envie, nous fuyons parce que nous sommes contraints par les injustices de nos pays », ont déclaré des représentants de l'organisation Caravane et pèlerinage «Migrants en lutte».

Le groupe de migrants, qui inclut des femmes, des enfants et des personnes âgées, est constitué à environ 80 % de gens provenant du Honduras. Les autres ont fui le Guatemala, le Salvador ou le Nicaragua. Au départ, 1500 personnes se sont jointes à la caravane organisée par l'ONG Peuple sans frontières; un nombre sans précédent qui a pris de court les organisateurs. En chemin, un peu plus de 300 personnes font cavalier seul et ont pris le train de marchandises « La Bestia » en direction du Nord. Une option que les organisateurs ont dû écarter cette année en raison du nombre élevé de bébés et d'enfants et de la dangerosité de ce train. 

Appel à l'aide 

Les migrants ont réussi à obtenir des permis de transit de la part du gouvernement mexicain. Ces papiers leur donnent le droit de voyager à l'intérieur du pays, en autobus par exemple, mais le groupe manque cruellement de liquidités. 

« Nous appelons les organisations des États-Unis et du monde entier à la solidarité et à nous soutenir  pour que nous puissions nous déplacer et manger », a indiqué «Migrants en lutte».

Les migrants qui traversent le Mexique sont exposés à de nombreux dangers, comme les cartels de la drogue qui les kidnappent ou les tuent et les autorités qui les rançonnent, ce pour quoi des organismes mettent en place des groupes comme celui-là. 

Après la diffusion d'un reportage sur la caravane de migrants, au début du mois, le président des États-Unis s'est lancé dans une salve de tweets contre les immigrants clandestins tout en prenant à partie les autorités mexicaines. Il a ensuite ordonné l'envoi de la Garde nationale à la frontière et compte la laisser sur place jusqu'à la construction de son mur promis en 2016.