Un policier vénézuélien est accusé d'avoir tué un jeune homme de 19 ans jeudi lors d'une manifestation contre le président socialiste Nicolas Maduro marquée par des affrontements, a annoncé vendredi le parquet.

Les deux procureurs chargés de l'enquête accusent cet agent de police de 27 ans «de délits (punis) par la législation vénézuélienne», selon le communiqué du parquet qui n'a pas fourni plus de détails.

Jairo Ortiz est mort après avoir reçu une balle dans la poitrine jeudi soir alors qu'il participait à une manifestation à l'extérieur de Caracas, au moment où les forces de l'ordre dispersaient la foule.

Environ 10 000 antichavistes (du nom de l'ancien président Hugo Chavez, 1999-2013) avaient défilé dans la journée contre le pouvoir dans la capitale et à ses abords, et plusieurs violentes échauffourées les y avaient opposés à la police.

Outre le décès du manifestant, des dizaines de personnes ont été blessées et 30 personnes arrêtées, selon le président Maduro.

Henrique Capriles, ancien candidat à la présidence vénézuélienne et gouverneur de Miranda (opposition), a accusé le ministre de l'Intérieur et de la Justice Nestor Reverol d'être responsable de la mort de Jairo Ortiz, en ayant «obligé les policiers à réprimer (les manifestations) sans égard pour les vies humaines».

Le pays sud-américain, qui s'est effondré économiquement avec la chute des cours du pétrole, sa principale richesse, est déchiré par une profonde crise politique depuis la victoire de l'opposition de centre droit aux législatives de fin 2015.

La situation s'est enflammée ces derniers jours quand la Cour suprême, réputée proche du président Maduro, s'est brièvement arrogée les pouvoirs du Parlement, déclenchant un tollé international qui l'a poussée à faire machine arrière 48 heures plus tard.