Un juge uruguayen décidera si une intervention est nécessaire pour la santé de l'ex-détenu syrien de Guantánamo, réfugié dans le pays depuis 2014 et en grève de la faim pour partir rejoindre sa famille, ont indiqué vendredi les autorités.

Une équipe de trois médecins a rendu visite jeudi à Jihab Diyab, un Syrien de 45 ans, tombé brièvement dans le coma mercredi et qui a repris dès jeudi son mouvement de protestation, a expliqué à l'AFP l'envoyé du gouvernement uruguayen dans ce dossier, Christian Mirza.

« Les trois médecins l'ont examiné », a-t-il indiqué, précisant que leur rapport sera remis à un juge.

Ce dernier devra statuer sur une éventuelle intervention des autorités si l'état de santé de M. Diyab se dégradait.

Selon M. Mirza, malgré sa grève de la faim qu'il observe depuis plus de 20 jours, M. Diyab « est parfaitement conscient et lucide, sans difficulté pour échanger des informations ».

Il a indiqué que le gouvernement continuait de chercher un nouveau pays d'accueil pour l'ancien détenu et qu'il y a « des portes ouvertes », sans plus de précisions.

Jihab Diyab a commencé fin août une grève de la faim, car il exige de quitter l'Uruguay, pays qui l'a accueilli dans le cadre d'un accord avec les États-Unis. Il a été hospitalisé à deux reprises depuis le début de sa grève.

L'ex-détenu veut rejoindre sa famille en Turquie. Le gouvernement uruguayen voulait plutôt tenter de faire venir sa famille à Montevideo, mais l'intéressé considérait qu'il ne pourrait pas subvenir économiquement en Uruguay aux besoins de sa famille.

Assigné à résidence, il avait quitté clandestinement le pays il y a plusieurs semaines, franchissant la frontière avec le Brésil en évitant les contrôles, avant d'être localisé fin juillet au Venezuela, où il avait été arrêté puis renvoyé à son point de départ le 30 août.

Jihad Diyab avait été transféré de Guantánamo vers l'Uruguay par l'administration américaine fin 2014 en même temps que cinq autres détenus, en vertu d'un accord entre les deux pays dans le cadre de la volonté du président américain Barack Obama de fermer cette prison.