La présidente brésilienne Dilma Rousseff, actuellement suspendue du pouvoir, négocie un pacte politique pour échapper à une destitution et est favorable à de nouvelles élections, a-t-elle confié mardi dans un entretien avec des médias étrangers dont l'AFP.

«S'il faut de nouvelles élections, j'y serai toujours favorable. Il faut juste considérer une chose : il n'y aura pas de démocratie si mon mandat n'est pas rétabli» et alors seulement, «on pourra consulter la population et voir ce qu'on fait», a-t-elle déclaré.

«L'unique manière d'interrompre le mandat d'un président est si le peuple brésilien le réclame à travers un plébiscite», a-t-elle ajouté.

La dirigeante de gauche, écartée du pouvoir le 12 mai dans l'attente de son jugement en destitution par le Sénat pour maquillage des comptes publics, a indiqué qu'elle négociait personnellement un pacte politique pour échapper à l'impeachment, dont elle donnerait bientôt les détails.

Hautement impopulaire dans un contexte de profonde crise économique et de vaste scandale de corruption, Mme Rousseff a dit dialoguer avec des responsables politiques et de la société civile pour parvenir à un grand accord qui lui permettrait de retrouver son mandat.

Selon le calendrier prévu, la dirigeante de gauche, actuellement remplacée par son ex-vice-président Michel Temer, devrait connaître son jugement mi-août. Si elle est reconnue coupable, elle perdrait son mandat et serait interdite de toute fonction politique pendant huit ans.

Pour se sauver de cette situation, elle aura besoin de 28 des 81 votes du Sénat, soit six de plus que ceux qu'elle a obtenue le mois dernier quand les sénateurs ont voté sa suspension du pouvoir.

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