Parés de plumes, mais téléphone intelligent à la main, des centaines d'Indiens du Brésil ont protesté jeudi au Parlement à Brasilia contre un projet d'amendement à la Constitution qui limite leurs droits, selon eux.

«Le Congrès va décréter la mort des peuples indigènes», a lancé depuis l'estrade Sonia Guajajara, responsable du mouvement «Articulation des peuples indigènes du Brésil».

Les Indiens ont profité d'une séance à la Chambre des députés qui leur rendait hommage dans le cadre de la «Journée Nationale de l'Indien» (le 19 avril) pour la transformer en célébration tribale et en protestation. Différents groupes avec leurs parures traditionnelles ont chanté et dansé en rond, frappant du pied sur le tapis du Congrès, sous les flashs des photographes.

Les Indiens qui ne dansaient pas filmaient ou photographiaient également la cérémonie qui n'a pas éclipsé leurs réclamations.

Près de 1500 indigènes campent depuis mardi à Brasilia pour tenter d'éviter un changement dans la Constitution qui transfèrera du pouvoir exécutif au législatif le rôle de délimiter les territoires indigènes, la plupart en Amazonie.

Les Indiens redoutent que les législateurs ouvrent leurs riches terres ancestrales à l'agriculture, à l'exploitation minière et à la construction de barrages.

La Constitution brésilienne établit que les Indiens «ont tous des droits originels sur les terres qu'ils occupent traditionnellement».

Quelque 890 000 Indiens de 305 ethnies vivent au Brésil, sur une population de 200 millions d'habitants. Leurs terres occupent 12% du territoire, la plupart en Amazonie, mais beaucoup doivent encore être délimitées et ont été occupées par des colons.