Un homme recherché au Mexique pour être l'un des auteurs présumés du massacre en 2010 de 72 migrants d'Amérique central et du Sud a été arrêté par la police fédérale, a annoncé mardi la Commission nationale de sécurité.

La capture de José Guadalupe Reyes Rivera, «un des probables responsables de la mort des 72 migrants», est intervenue lundi dans un atelier de mécanique situé à Ciudad Victoria, capitale de l'État mexicain du Tamaulipas, a ajouté la Commission dans un communiqué.

Les autorités judiciaires, qui offraient une récompense de 5 millions de pesos (410 000 $) pour sa capture, le recherchaient pour délinquance organisée, enlèvement et «homicide qualifié contre 72 personnes d'origine étrangère».

Les cadavres de 72 migrants sans papiers provenant du Salvador, du Honduras, d'Equateur et du Brésil avaient été trouvés portant des traces de torture le 23 août 2010 dans la cour d'un ranch isolé de la municipalité de San Fernando, à quelque 160 km au sud de la ville frontalière américaine de Brownsville, au Texas.

L'enquête officielle, basée sur les témoignages de survivants, précise que les migrants avaient été enlevés sur la route les menant vers les États-Unis par le cartel criminel des Zetas, redouté pour ses méthodes ultra-violentes.

Les tueurs de ce groupe les auraient achevés parce que les proches ne parvenaient pas à payer une rançon pour leur libération et parce que les migrants avaient refusé d'être recrutés pour grossir les rangs des Zetas.

Les autorités mexicaines ont déjà annoncé avoir arrêté d'autres personnes supposées d'être impliquées dans le massacre, en particulier en 2012 Salvador Alfonso Martínez, alias «Comandante Ardilla», considéré comme l'instigateur de la tuerie.

Le crime collectif de San Fernando est l'une des pires actions criminelles attribuées aux Zetas, accusés également d'attaques contre des représentations diplomatiques des États-Unis et de l'incendie volontaire d'un casino de Monterrey, dans lequel périrent 52 personnes.

Fondé dans les années 90 par un groupe de militaires d'élite en rupture de ban, le groupe des Zetas a riposté par une escalade de violence à la guerre lancée en 2006 par le Mexique contre les narcotrafiquants et qui a fait depuis plus de 80 000 morts et 20 000 disparus.

Au cours des dernières années, le cartel des Zetas a toutefois été considérablement affaibli par l'arrestation de ses principaux dirigeants, comme le dernier en date, Omar Treviño, alias «Z-42», le 4 mars.