Le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, a annoncé mardi le renforcement du dispositif militaire aux Malouines, estimant que l'Argentine faisait peser «une menace très vive» sur cet archipel qu'elle revendique.

«Nous avons besoin de moderniser notre dispositif de défense sur place pour faire en sorte qu'il y ait suffisamment de troupes et que l'archipel soit correctement pourvu en termes de défenses aérienne et maritime», a déclaré M. Fallon sur la BBC.

Dans l'après-midi, le ministre a livré au Parlement les détails de ce programme de «renforcement» évalué à 180 millions de livres (335 millions de dollars CAN). Il comprend essentiellement le déploiement de deux hélicoptères Chinook et la mise à jour du système de défense antiaérien, avec l'installation de nouvelles batteries de missiles sol-air.

Le nombre de personnels militaires et civils stationnés sur les îles Malouines reste en revanche identique, avec 1200 personnes pour une population d'environ 3000 îliens et 500 000 moutons.

«Tout ceci ne serait pas nécessaire sans les intimidations incessantes du gouvernement argentin», a déploré M. Fallon devant la Chambre des Communes.

Ce renforcement militaire pourrait être perçu comme une provocation par Buenos Aires qui, l'an passé, avait dénoncé l'organisation d'exercices militaires par les forces britanniques aux Malouines.

Les Malouines, appelées Falklands par les Britanniques, sont situées à 400 kilomètres des côtes argentines et à 12 700 kilomètres de Londres. Découvertes par Amerigo Vespucci au début du XVIe siècle, elles sont occupées par les Britanniques depuis 1833.

Elles sont toujours revendiquées par l'Argentine, plus de trente ans après la guerre éclair qui a opposé ce pays au Royaume-Uni en 1982 pendant 74 jours, faisant quelque 900 morts: 649 soldats argentins, 255 Britanniques et trois habitants de l'île. La défaite avait précipité la chute de la junte militaire au pouvoir à Buenos Aires.

Lors d'un référendum organisé par le Royaume-Uni en mars 2013, les habitants de l'archipel ont réaffirmé massivement leur attachement à la couronne britannique, par 1513 voix contre trois.

«La menace pesant sur les îles est toujours là, tout comme notre détermination à dire très clairement que ses habitants ont le droit de rester Britanniques et de jouir de la protection idoine de la part de nos forces. La menace subsiste, c'est une menace très vive», a insisté M. Fallon.

Interrogé à de multiples reprises au Parlement sur la menace constituée par le prêt de bombardiers russes à l'Argentine, évoqué par certains médias, le ministre a botté en touche. «Que l'Argentine réclame de manière injustifiée la souveraineté sur ces îles reste la principale menace», a-t-il dit.