L'Union des nations sud-américaines (UNASUR) a demandé samedi l'annulation des sanctions imposées par Washington contre de hauts responsables vénézuéliens, les considérant comme une menace d'ingérence, selon une déclaration des ministres des Affaires étrangères signée à Quito.

L'UNASUR «demande l'abrogation du décret» signé par le président Barack Obama lundi, selon le texte signé par les douze ministres des Affaires étrangères membres de l'organisation, à l'issue d'un conseil extraordinaire à Quito présidé par le représentant de l'Uruguay, Rodolfo Nin Novoa.

L'organisation a ainsi soutenu Caracas qui a rejeté les sanctions, le président Nicolas Maduro les qualifiant d'«agression impérialiste».

Le président Obama avait qualifié lundi la situation au Venezuela de «menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis». Il avait annoncé des gels d'avoirs et des interdictions de visas contre sept responsables vénézuéliens impliqués dans la violente répression des manifestations contre le gouvernement du président Maduro entre février et mai 2014.

Cette mesure «constitue une menace d'atteinte à la souveraineté et au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays», ont estimé les ministres de l'Unasur.

L'Unasur a réitéré dans son texte un appel aux gouvernements pour qu'ils «s'abstiennent d'avoir recours à des méthodes coercitives unilatérales allant à l'encontre du droit international». Elle a demandé à Washington de «mettre en oeuvre des solutions alternatives de dialogue» avec Caracas.

Dans le même temps, l'organisation a estimé que les problèmes au Venezuela devraient «être réglés par des moyens démocratiques» conformément à sa Constitution et a soutenu le principe de l'organisation d'élections parlementaires prévues pour septembre.

Quelque 100 000 militaires et civils vénézuéliens participaient à partir de samedi à un vaste exercice de défense ordonné par Nicolas Maduro, en riposte aux sanctions américaines contre de hauts responsables vénézuéliens accusés de violations des droits de l'Homme.

Le successeur de Hugo Chavez a de plus demandé à l'Assemblée nationale de lui donner des pouvoirs spéciaux afin de pouvoir légiférer directement par décret.

Le feu vert du Parlement monocaméral, qui se réunit dimanche à partir de 10 h 30 (11 h 00 heure de Montréal) en session extraordinaire, est acquis d'avance, le pouvoir chaviste disposant de 60% des sièges.

Les analystes soulignent le risque que le gouvernement utilise cette loi pour museler l'opposition alors que doivent avoir lieu fin 2015 des élections législatives pour lesquelles l'opposition est largement favorite.