Le président du Venezuela Nicolas Maduro a dénoncé une nouvelle tentative supposée de coup d'État, menée par «un groupe d'officiers de l'armée de l'air» qui ont été placés en détention.

«Nous avons démantelé un attentat putschiste contre la démocratie et la stabilité de notre pays. Il s'agit d'une tentative d'utiliser un groupe d'officiers de l'armée de l'air pour provoquer des violences, un attentat, une attaque», a-t-il affirmé jeudi après-midi lors d'une cérémonie publique à Caracas.

«Nous avons procédé à des arrestations très importantes (mercredi), dans la nuit, à l'aube et (jeudi)» a poursuivi le président socialiste, qui n'a pas précisé les noms ni les rangs des officiers, évoquant seulement «un général d'aviation nommé Hernandez, alias ''L'Ours''», qui aurait ourdi le complot «avec quatre autres officiers».

Selon M. Maduro, le plan consistait à «s'emparer d'un avion Tucano, l'équiper et attaquer le palais (présidentiel) de Miraflores ou le lieu où (il) se trouverait lors de l'un de (ses) déplacements» jeudi.

Il a ajouté que le projet était financé et dirigé «depuis Washington» et prévoyaient aussi d'autres objectifs, comme «la télévision (régionale) Telesur, le ministère de la Défense, etc. etc».

«Ces dernières accusations, comme toutes les précédentes sont ridicules», a fustigé la porte-parole du département d'Etat américain, Jennifer Psaki, dont le gouvernement a des relations des plus tendues avec le Venezuela. «Conformément à une politique de longue date, les États-Unis ne soutiennent pas de transitions politiques par des moyens non constitutionnels», a affirmé Mme Psaki.

Nicolas Maduro a fait ces déclarations au jour anniversaire des premières manifestations à Caracas initiées en février 2014 par des étudiants pour protester contre l'insécurité, l'inflation et les pénuries. Le mouvement avait démarré quelques jours plus tôt sur le campus de San Cristobal (ouest) avant de s'étendre à tout le pays.

En mars dernier, M. Maduro, qui affronte une grave crise économique et dont la popularité s'est effondrée à 20% d'opinions favorables, avait déjà dénoncé une autre tentative de coup d'État et affirmé que «trois généraux liés à l'opposition» avaient été arrêtés.

Le président, élu sur le fil en avril 2013 après le décès de Hugo Chavez, emploie la même rhétorique que son mentor et prédécesseur, dénonçant régulièrement des tentatives de putsch orchestrées par la droite locale, soutenue par des complices aux États-Unis et en Colombie, sans jamais apporter de preuves de ces complots.