L'ancien président du Guatemala Alfonso Portillo a été condamné jeudi à New York à cinq ans et dix mois de prison pour complot de blanchiment d'argent.

Président conservateur du Guatemala de 2000 à 2004, Portillo avait été extradé vers les États-Unis en mai 2013, premier ex-dirigeant latino-américain à être remis à la justice américaine.

Dans le cadre d'un accord négocié entre les procureurs et la défense, il avait plaidé coupable le 18 mars dernier, reconnaissant avoir blanchi via des banques américaines 2,5 millions de dollars versés par Taïwan à son pays pour que celui-ci le reconnaisse diplomatiquement.

L'ancien président de 62 ans n'a eu aucune réaction à l'énoncé du verdict au tribunal fédéral de Manhattan, après quatre heures d'audience.

Son avocat a en vain demandé à ce qu'il soit condamné à la peine déjà accomplie (l'ex-président est emprisonné depuis 2010).

Mais le juge a refusé, soulignant qu'il ne s'agissait pas d'«une erreur», mais de «cinq erreurs, sur une longue période», référence aux cinq chèques de 500 000 dollars versés par Taïwan à Portillo entre 1999 et 2002.

L'ex-président guatémaltèque avait initialement été accusé à New York d'avoir détourné 70 millions de dollars de fonds publics, dont une partie aurait transité par des banques américaines et européennes.

Portillo avait été arrêté en janvier 2010, alors qu'il s'apprêtait à quitter illégalement son pays.

En 2011, un tribunal guatémaltèque l'avait déclaré non coupable de détournement de 15 millions de dollars du département guatémaltèque de la Défense, mais il n'avait pas été libéré, à la demande des États-Unis.