Quatre-vingt-neuf journalistes ont été la cible d'agressions, de vols et de détentions arbitraires au Venezuela depuis le début de l'actuel mouvement de protestation contre le gouvernement, a dénoncé jeudi le Syndicat des employés de presse (SNTP).

«La Garde nationale a mené une avalanche d'arrestations et de vols de matériel graphique, dans une optique absolument répressive en violation des droits au travail et de la liberté d'expression», a affirmé le secrétaire général du SNTP, Marco Ruiz.

«Ces faits sont répréhensibles, comme le sont également les agissements de groupes de manifestants qui ont dirigé leur colère sur des travailleurs de la presse, mettant leurs vies en danger», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Le SNTP a recensé depuis le début de la mobilisation, début février, 23 vols de matériel (caméras et appareils photo, notamment) par la police ou des manifestants, 22 interpellations arbitraires et 68 agressions. Plusieurs journalistes ont été visés à diverses reprises.

«Les forces de sécurité de l'État doivent garantir l'ordre public, pas agresser la presse et encore moins les citoyens», a déclaré de son côté le photoreporter Gabriel Osorio, assurant avoir été battu et volé le 15 février par des membres des unités antiémeutes.

Secoué depuis début février par une révolte d'une partie des étudiants, soutenus par l'opposition au président socialiste Nicolas Maduro, le Venezuela est en proie à des manifestations et à des affrontements entre groupes radicaux, forces de l'ordre et hommes armés non identifiés.

Le mécontentement porte sur une insécurité en hausse, des pénuries alimentaires et l'inflation (plus de 56% en 2013), dans un pays disposant des plus importantes réserves de pétrole au monde.

Le bilan humain fait état de 20 morts, 300 blessés et des dizaines de violations des droits de l'homme.