Les milices d'autodéfense du Michoacan légalisées par le gouvernement mexicain se sont jointes samedi pour la première fois aux forces fédérales pour une opération contre les narcotrafiquants à Apatzingan, bastion de l'un des plus puissants cartels de la région.

«Les groupes d'autodéfense sont entrés dans Apatzingan (ouest), où ils seront chargés d'assurer la sécurité» avec la police fédérale, a annoncé à l'AFP Fernando Cano, sous-secrétaire du gouvernement du Michoacan.

Des centaines de miliciens, lourdement armés, maintenaient des barricades pour éviter que ne s'échappent les membres de groupes criminels de cette ville de 120 000 habitants, centre économique de la région de Tierra Caliente.

Tous font partie des «groupes de défense ruraux» de l'armée, que les membres des milices d'autodéfense ont commencé à intégrer depuis l'accord conclu avec elle par le gouvernement mexicain, inquiets par la formation dès février 2013 de ces milices d'autodéfense, qui avaient commencé à sillonner le Michoacan pour lutter contre les narcotrafiquants.

Mener une opération à Apatzingan, bastion du cartel des Chevaliers Templiers et théâtre le 11 janvier de ses exactions était depuis longtemps l'une des priorités de ces milices. En octobre dernier, elles avaient d'ailleurs tenté une incursion, mais les autorités mexicaines les avaient forcées à entrer sans armes, menant ainsi à leur rapide repli.

Cette opération «était différente, cette fois on s'est coordonnés avec le gouvernement fédéral (de l'État de Michoacan). Nous étions (...) tous en harmonie», s'est félicité Estanislao Beltran, porte-parole des milices d'autodéfense.

Près de 150 «camarades très utiles, ceux qui connaissent où sont (les narcotrafiquants), ont été répartis au sein des patrouilles et des militaires» pour fouiller «toutes les maisons des criminels» dans la ville d'Apatzingan (ouest), a-t-il révélé, précisant que 600 des 20 000 miliciens ont déjà intégré l'armée mexicaine.

L'opération a pour l'instant mené à l'arrestation d'un «présumé responsable de plusieurs homicides» liés au trafic de drogue, selon la Commission nationale de la Sécurité, tandis que les milices d'autodéfense ont assuré à l'AFP qu'Antonio Plancarte, frère du chef des Chevaliers Templiers, avait été capturé, sans que cela ne soit cependant confirmé par les autorités mexicaines.