Après un mouvement de protestation de plus d'un mois, les mineurs indépendants en Colombie ont signé mardi un accord provisoire avec le gouvernement, actuellement confronté à une importante crise sociale.

«Nous avons enfin signé un accord préalable avec le gouvernement et demain, nous aurons une réunion pour officialiser la suspension de la grève. Mais les négociations vont se poursuivre», a indiqué à l'AFP Ruben Dario Gomez, porte-parole des mineurs.

Depuis la mi-juillet, des milliers de mineurs, qui extraient sans permis de l'or, du charbon, du sel ou encore du sable, avaient lancé un mouvement pour obtenir un statut légal, participant à des blocages routiers organisés par des paysans et des camionneurs, également en conflit.

Le syndicat du secteur a obtenu notamment une dérogation au décret permettant aux autorités de détruire le matériel de petites unités de production qui ne disposaient pas des licences requises.

Désormais, la destruction aura lieu «seulement après avoir vérifié s'il s'agit d'une activité illégale», a précisé M. Gomez.

En outre, l'accord prévoit de présenter «en urgence» un projet de loi au Congrès permettant de distinguer les activités minières artisanales et illégales.

«L'objectif du gouvernement est de poursuivre les délinquants et de protéger les mineurs professionnels», a assuré pour sa part le ministre colombien des Mines et de l'Énergie, Frederico Renjifo.

Le secteur minier a représenté l'an dernier 5,9 % du produit intérieur brut (PIB) de la Colombie, qui compte près de 400 000 mineurs et plus de 14 000 unités de production, dont 56 % ne disposent pas d'un titre d'exploitation, selon des chiffres officiels.

Toutefois, il est difficile de faire la différence entre les mineurs sans permis et les mines illégales, investies par des bandes criminelles qui combinent cette activité lucrative avec celle du trafic de drogue, dans un pays en proie à un conflit armé intérieur depuis près d'un demi-siècle.

En parallèle au mouvement des mineurs, un mouvement de grève pour une revalorisation salariale touche depuis le 24 juillet la compagnie minière américaine Drummond, le second exportateur de charbon en Colombie.