La Cour Suprême du Chili a approuvé mercredi l'extradition vers l'Argentine de l'ancien juge Otilio Romano, accusé dans son pays de violations des droits de l'homme durant la dictature (1976-83), indique-t-on de source officielle.

«La Cour Suprême a confirmé la décision du juge Sergio Muñoz Gajardo d'extrader vers l'Argentine Otilio Romano Ruiz pour cause de violations des droits de l'homme durant le régime militaire» argentin, indique un communiqué.

La décision d'extradition, approuvée à l'unanimité, repose notamment sur des accusations portant sur «34 délits de privation illégale de liberté avec disparition forcée de personnes, 26 délits de privation illégale de liberté, 36 délits de torture, perquisitions illégales et dénis de justice».

Romano avait été destitué de sa charge après avoir été accusé en Argentine d'avoir perpétré près d'une centaine de violations des droits de l'homme durant la dictature militaire argentine, alors qu'il exerçait les fonctions de procureur dans la province de Mendoza.

Un jour avant sa destitution, le 24 août 2011, Romano avait fui vers le Chili, où il avait reçu un visa spécial de huit mois.

Durant cette période, il avait entamé des démarches pour obtenir le statut de réfugié politique, refusé par le gouvernement chilien en mai 2012.

Celui-ci avait estimé qu'il ne réunissait pas les conditions pour prouver qu'il était persécuté pour raisons politiques.

L'Argentine a de son côté sollicité son extradition auprès des autorités chiliennes et en février 2012 la Cour Suprême à Santiago a ordonné sa détention.

Il se trouve actuellement en arrestation domiciliaire dans sa maison de Reñaca, à 120 km a l'ouest de Santiago.

Un juge devrait donner officiellement le feu vert aux autorités chiliennes pour son extradition.