La guérilla colombienne des FARC est prête à «réviser» de possibles «erreurs» commises durant un demi-siècle de conflit, mais pas à demander «pardon» au gouvernement, a affirmé vendredi un responsable de la guérilla à la clôture d'un nouveau cycle des négociations de paix à La Havane.

«Nous sommes prêts à réviser, en fonction du processus de réconciliation, toute erreur qui a pu être commise au cours du conflit et de la résistance armée à laquelle nous a obligé le terrorisme des élites au pouvoir», a affirmé le chef de la délégation des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) Ivan Marquez.

«Les bourreaux et leurs tribunaux n'ont aucune autorité morale pour nous juger», a ajouté le numéro deux de la guérilla en référence aux autorités colombiennes.

«Nous remettons entre les mains de l'Assemblée nationale constituante, celle du peuple souverain, les décisions qui doivent être adoptées dans le cadre du traité de paix dont la Colombie a besoin», a affirmé le chef de la délégation qui négocie avec le gouvernement colombien depuis le 19 novembre à La Havane.

En réponse aux médias colombiens qui affirment que les FARC devraient demander pardon, Ivan Marquez a estimé que c'était «l'expression de la perfidie cherchant à dissimuler les véritables bourreaux».

«Le pardon, c'est l'État qui devrait l'implorer pour avoir sans état d'âme supprimé tant d'êtres humains avec sa politique économique», a estimé Ivan Marquez.

Les négociations de paix entre guérilla et gouvernement se concentrent depuis plus de cinq mois sur le premier et plus important des cinq points de leur ordre du jour, le développement rural et la propriété foncière.

Après une pause de dix jours, elles devaient reprendre le 13 mai au Palais des conventions de la capitale cubaine.