L'Équateur a estimé jeudi qu'«il n'y a pas de motif» justifiant le retrait de son ambassadeur à Lima, qui avait été demandé par le Pérou après une bagarre ayant opposé le diplomate à deux femmes le 21 avril dans un supermarché de la capitale péruvienne.

Quito «considère qu'il n'y a pas de motifs justifiant le retrait de son ambassadeur en République du Pérou; si cela se produisait, cela constituerait un précédent néfaste consistant à sanctionner quelqu'un qui dans ce cas est la victime d'une agression. Cela reviendrait à agir injustement», a annoncé le ministère équatorien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Un peu plus tard, le ministère péruvien des Affaires étrangères a annoncé le rappel de son ambassadeur «pour consultations», suivi peu après par Quito, qui a également rappelé son diplomate le temps d'«éclaircir cet incident regrettable».

Mardi, le gouvernement péruvien avait officiellement demandé à l'Équateur de remplacer Rodrigo Riofrio après qu'une Péruvienne, Cristina Castro, eût raconté dans une émission de télévision avoir été agressée par le diplomate dans la file d'attente d'un supermarché du quartier de Magdalena, à Lima.

Selon elle, le diplomate s'était emporté, qualifiant les Péruviens «d'ignorants» et estimant que «le Pérou n'avance pas parce qu'il est plein d'indigènes». La fille de Mme Castro était alors intervenue et s'en était suivi un échange de coups entre la fille et sa mère d'un côté et le diplomate et son épouse de l'autre. Le diplomate aurait frappé la jeune femme à plusieurs reprises.

Le ministère équatorien a indiqué avoir «visionné attentivement» les images de vidéosurveillance du supermarché, qui révèlent que ce n'est pas le diplomate qui a porté le premier coup. Ce qu'a également pu constater l'AFP en observant ces mêmes images accessibles sur internet.

Malgré «cet incident de caractère privé», l'Équateur «rappelle sa disposition à maintenir des voies de dialogue permanentes entre les deux chancelleries», ajoute le texte.

M. Riofrio a présenté ses excuses lundi dans un communiqué, tout en assurant avoir agi pour sa défense et celle de son épouse.

Cette affaire a fait grand bruit au Pérou, et le vice-ministre équatorien des Affaires étrangères Marco Albujar s'était rendu à Lima mardi pour aplanir cette mini-crise diplomatique.