Les pays voisins du Paraguay ont salué lundi la victoire du riche entrepreneur Horacio Cartes à la présidentielle de dimanche, marquant la fin de l'isolement d'Asuncion provoqué en juin 2012 par la destitution expéditive de l'ex-président Fernando Lugo.

M. Cartes, 56 ans, a remporté haut la main l'élection présidentielle contre le candidat libéral Efrain Alegre, ramenant ainsi au pouvoir le parti hégémonique de droite Colorado, qui a déjà gouverné le pays de 1947 à 2008.

Le Pérou et le Chili ont félicité lundi le vainqueur, emboitant le pas de l'Argentine, du Brésil et de l'Uruguay. Ces trois pays avaient suspendu le Paraguay du Mercosur, le marché commun sud-américain, après la destitution par le parlement de M. Lugo, premier président de gauche du pays, qui avait alors dénoncé un «coup d'État parlementaire».

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a appelé M. Cartes pour le féliciter et lui exprimer sa «volonté de rétablir les relations bilatérales et les relations entre le Paraguay et le Mercosur»

De son côté, le président uruguayen Jose Mujica a invité le Paraguay à assister au prochain sommet du bloc régional en juin à Montevideo tandis que son homologue argentine Cristina Kirchner lançait sur Twitter: «Nous vous attendons au Mercosur.»

Horacio Cartes, un des hommes les plus riches du pays, a fait fortune dans le tabac et possède une vingtaine d'entreprises dont une banque, des bureaux de change, des marques de sodas, un élevage bovin, etc. Cet homme d'affaires qui a fait des études aux États-Unis s'est fait connaître du grand public comme président du club Libertad de Asuncion, avec qui il a remporté plusieurs titres de champion du Paraguay.

Durant la campagne, son adversaire Efrain Alegre avait accusé M. Cartes de liens avec les trafiquants de drogue et d'être un arriviste, car le candidat du Parti Colorado n'avait voté pour la première fois qu'en 2010.

M. Cartes doit prendre ses fonctions le 15 août prochain. Il aura pour principaux défis de lutter contre une criminalité croissante, une corruption qui touche tous les secteurs du pays, et de tenter d'inverser la spirale de la pauvreté qui frappe la majorité de la population.