L'opposition vénézuélienne a accusé samedi le gouvernement du président Nicolas Maduro d'avoir procédé à des arrestations massives de manifestants qui avaient protesté depuis lundi contre les résultats des élections entachées, selon eux, d'irrégularités.

Selon une députée de l'opposition, Delsa Solorzano, 242 manifestants ont été arrêtés depuis lundi notamment pour avoir tapé sur des casseroles et des poêles au cours des rassemblements de protestation.

«Nous ne savions pas que tenir une casserole ou une poêle était un acte de terrorisme», s'est exclamé la députée, faisant état de 91 arrestations dans l'état de Carabobo (nord-est), 44 dans celui de Barinas (ouest), 70 dans celui de Lara (nord-ouest), 35 dans l'état de Monagas (nord-est), et deux dans celui de Sucre. La plupart des personnes arrêtées ont été libérées depuis.

Ceux détenus à Lara «ont été torturés», a affirmé Mme Solorzano au cours d'une conférence de presse.

Ils ont été arrêtés sous l'accusation «de possession de casseroles, d'association illicite, de rébellion, d'obstruction à la voie publique et terrorisme», a-t-elle affirmé.

La députée a également affirmé qu'une centaine de fonctionnaires s'étaient plaints d'être l'objet de harcèlement sur leur lieu de travail car ils sont soupçonnés de ne pas avoir voté pour Nicolas Maduro.

Ce dernier a été proclamé vainqueur des élections du 14 avril avec une marge de 1,8%, ce qui a incité l'opposition à exiger un nouveau comptage des bulletins de vote, et provoqué des manifestations qui ont fait huit morts, selon le gouvernement.

Le gouvernement a accusé nommément le chef de l'opposition Henrique Capriles, rival malheureux de M. Maduro, d'être responsable des violences ayant fait huit morts au cours des manifestations de rue lundi soir et accusé l'opposition d'avoir fait une tentative de «coup d'État».

Samedi, le nouveau président du Venezuela s'est rendu sur la tombe d'Hugo Chavez, son défunt prédécesseur, se joignant à la présidente argentine Cristina Kirchner, venue rendre hommage à l'ancien dirigeant, décédé d'un cancer le 5 mars après avoir été 14 ans à la tête du pays.