Le gouvernement vénézuélien a lancé mardi une offensive contre les États-Unis, expulsant deux membres de l'ambassade soupçonnés de conspiration et accusant «les ennemis historiques» du président Chavez d'avoir provoqué son cancer, dont l'aggravation fait vivre au Venezuela «ses heures les plus difficiles».

Deux attachés militaires de l'armée de l'air américaine ont été expulsés pour avoir tenté d'entrer en contact avec des membres des forces armées vénézuéliennes, afin de leur proposer «des projets de déstabilisation», a dénoncé le vice-président et héritier désigné d'Hugo Chavez, Nicolas Maduro.

À l'issue d'une réunion du haut commandement militaire et politique du pays, M. Maduro a d'abord annoncé l'expulsion - confirmée par les États-Unis- de David Delmonico, alors que le ministre des Affaires étrangères, Elias Jaua, a signalé plus tard qu'il serait suivi d'un deuxième fonctionnaire, Deblin Costal.

L'ambassade des Etats-Unis à Caracas a toutefois affirmé à l'AFP ne pas avoir connaissance d'un fonctionnaire portant ce nom.

Le Venezuela et les États-Unis entretiennent des relations diplomatiques tendues et mardi, M. Maduro s'en est pris violemment aux «ennemis historiques» du Venezuela, jusqu'à les accuser d'avoir provoqué le cancer dont souffre le président Chavez.

«Nous n'avons aucun doute, arrivera un moment dans l'Histoire où nous pourrons créer une commission scientifique (qui révélera) que le commandant Chavez a été attaqué avec cette maladie (...) Les ennemis historiques de cette patrie ont recherché un point faible pour nuire à la santé de notre commandant», a affirmé le vice-président dans une allocution télévisée.

Hugo Chavez lui-même avait déjà évoqué en 2011 l'hypothèse que ses ennemis soient à l'origine de son cancer diagnostiqué en juin 2011, ainsi que de ceux dont souffraient d'autres dirigeants latino-américains.

Nicolas Maduro a appelé les partisans du président à l'unité face à ceux qui «cherchent à provoquer le chaos pour entraîner une intervention étrangère» au Venezuela.

Âgé de 50 ans, le vice-président a été désigné comme héritier politique par le président à son départ pour Cuba, début décembre, afin d'y subir une quatrième opération de son cancer.