Un puissant séisme de 7,4 degrés a secoué mercredi à la mi-journée la côte Pacifique du Guatemala, faisant au moins quarante-huit morts, 155 blessés et 23 disparus dans ce pays, et provoqué des mouvements de panique jusqu'au Mexique et au Salvador voisins.

La zone la plus touchée a été le département de San Marcos, sur la côte guatémaltèque, à environ 250 km à l'ouest de la capitale. C'est dans cette région, où des véhicules ont été détruits, des routes coupées, des murs effrondrés et les télécommunications interrompues, que la majorité des décès a été recensée.

Ce tremblement de terre sous-marin, d'une magnitude de 7,4, a été enregistré à 16 h 35 GMT (11 h 35 à Montréal), a annoncé le Centre américain de géophysique (USGS) dans un communiqué. Il a eu lieu à 41,6 kilomètres de profondeur, son épicentre s'étant situé en mer à 24 kilomètres au sud-ouest de la ville de Champerico.

«Nous déplorons la mort de 48 personnes, un bilan qui pourrait s'alourdir, car 23 personnes sont portées disparues», a déclaré au cours d'une conférence de presse le président Otto Perez après s'être rendu dans la zone de San Marcos.

Il a précisé que 39 personnes étaient mortes dans le département de San Marcos, 8 dans celui de Quetzaltenango et 1 dans celui de Solola. Ces départements sont tous à majorité indigène, et il s'y concentre 70% de la pauvreté du pays, et 42% des 14,3 millions de Guatemaltèques.

Selon M. Perez, au moins 16 000 foyers étaient toujours sans électricité mercredi soir et San Marcos ainsi que d'autres localités étaient privées d'eau potable. Les télécommunications étaient interrompues.

Selon le ministre de l'Énergie, Erick Archila, 73 000 foyers ont été privés d'électricité, soit dans la quasi-totalité du département de San Marcos, mais le courant devait être rétabli une dizaine d'heures plus tard.

Dans la ville de Guatemala, des dizaines de personnes se sont précipitées dans les rues dès les premières secousses, notamment dans le centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le gouvernement n'a pas décrété l'état d'urgence, jugeant la situation sous contrôle, malgré 29 répliques de magnitudes 4,2 à 4,6 constatées depuis la première secousse par l'institut de sismologie.

M. Perez a annoncé la distribution de 23 000 kilos d'aide humanitaire et fait part des propositions de soutien de plusieurs pays, dont la Colombie, l'Équateur, le Mexique, le Vénézuéla et l'Espagne ainsi que de l'Organisation des États américains (OEA).

Le président a prévu de se rendre jeudi dans plusieurs villages et villes des départements les plus touchées par le séisme, et devait décréter trois jours de deuil national.

«C'est le séisme le plus important au Guatemala depuis celui de 1976. Cela nous donne idée de ce que nous affrontons», a affirmé M. Perez.

«Heureusement, les dégâts que nous déplorons ne sont pas de la même ampleur que ceux du tremblement de terre de 1976», a-t-il reconnu.

Toute l'Amérique centrale se caractérise par une sismicité élevée, mais le territoire du Guatemala se situe au-dessus de trois plaques tectoniques qui s'entrechoquent : celle de Cocos, celle des Caraïbes et la Nord-américaine, ce qui augmente les risques.

Le 4 février 1976, le Guatemala a été dévasté par un puissant séisme de magnitude 7,5, faisant 23 000 morts, 77 000 blessés, près de 250 000 destructions d'habitations et laissant 1,2 million de personnes sans toit.

Au Salvador voisin, où des scènes de panique ont également été signalées mercredi, le président Mauricio Funes a ordonné l'évacuation de plages de l'ouest, en raison de risques de tsunamis localisés.

«Nous ne parlons pas d'un tsunami de grande ampleur, mais d'effets locaux, c'est pourquoi les avertissements sont localisés», a expliqué Daysi Lopez, porte-parole de l'observatoire de l'environnement salvadorien.

Au Mexique, des immeubles et des écoles ont été évacués dans la capitale et dans les États du Chiapas et d'Oaxaca (sud-est), mais aucun dégât sérieux ni victime n'a été enregistré, selon la direction de la protection civile. La circulation du métro de Mexico a été suspendue et les passagers évacués.

Le ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patino a offert l'aide de son pays sur son compte Twitter.