Plusieurs milliers de partisans de l'ancien président haïtien Aristide, revenu au pays en 2011 après sept ans d'exil en Afrique du Sud, ont manifesté sans incident dimanche à Port-au-Prince contre le pouvoir en place et la vie chère, a constaté l'AFP sur place.

Les manifestants défilaient dans les rues de Port-au-Prince alors que ce jour marque la date du renversement par l'armée en 1991 de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide.

«Non, jamais plus de coup d'État. Nous voulons un État démocratique en Haïti», ont scandé des manifestants.

«Les auteurs du coup d'État sont actuellement au pouvoir», a ajouté un jeune qui n'a pas voulu être nommé.

Les partisans d'Aristide, revenu au pays en 2011 après sept ans d'exil en Afrique du Sud, après son renversement en 2004 par une insurrection populaire, protestaient contre la vie chère et critiquaient la politique du gouvernement de l'actuel président Michel Martelly.

«Le président Martelly doit partir, il ne fait rien pour améliorer les conditions de vie de la population», ont lancé des groupes de jeunes venus des quartiers pauvres de la capitale en brandissant un carton rouge.

La marche s'est dispersée à quelques mètres du palais présidentiel en ruines, où la police haïtienne appuyée par des Casques bleus de l'ONU avaient dressé des barrages pour en empêcher l'accès aux manifestants.

Depuis deux semaines, des manifestations sont organisées dans certaines régions du pays contre la cherté de la vie et la hausse des prix des produits alimentaires en Haïti.

Jeudi, plusieurs milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la deuxième ville d'Haïti, Cap-Haïtien.

Les manifestants s'en prennent à la politique économique du gouvernement et critiquent le chef de l'État qui, selon eux, n'a pas tenu ses promesses de campagne.

Le gouvernement haïtien est toujours confronté aux conséquences du terrible séisme de 2010 qui a tué près de 200 000 personnes, détruit la capitale Port-au-Prince et laissé des centaines de milliers de sans-abris, dont beaucoup vivent encore aujourd'hui dans des camps de fortune.