Lima, la capitale péruvienne de plus de 8 millions d'habitants, située au bord du Pacifique, a organisé jeudi une simulation de tremblement de terre suivi d'un tsunami, qui dans la réalité pourraient causer 50 000 morts, faute de prévention, selon les autorités.

La Défense civile a estimé que le bilan de ce séisme fictif de 60 secondes s'était élevé à 50 000 morts et deux millions de sinistrés, et avait détruit 200 000 logements.

«Ce bilan représente le pire des scénarios si nous ne nous préparons pas», a expliqué à l'AFP la maire de Lima, Susana Villaran, également responsable de la Défense civile. La ville est en outre située dans un désert au sol meuble, et entourée de bidonvilles.

Évacuations massives d'habitations et des plages, faux morts et faux blessés, ballet d'ambulances, des milliers de Liméniens se sont livrés jeudi matin à une répétition grandeur nature des gestes à acquérir en cas d'alerte, au cours d'une simulation de séisme de magnitude 8 sur l'échelle de Richter.

«Nous sommes sortis de l'hôpital rapidement mais de façon ordonnée, en évacuant des dizaines de patients», a raconté à l'AFP Milagros Pérez, médecin dans une maternité, qui se trouvait dans une rue, l'endroit le plus sûr en cas de séisme, selon les secours.

Mme Pérez et 80% de la population de Lima se sont livrés à l'exercice, organisé au niveau national.

La peur de subir un tremblement de terre majeur est forte à Lima, régulièrement agité par des secousses de moyenne intensité ces dernières années et alors que la ville n'a pas subi de séisme important depuis 250 ans.

Ce «silence sismique», comme le désignent les scientifiques, augmente les probabilités qu'un tremblement de terre de forte intensité se produise à n'importe quel moment, ceux-ci étant cycliques.

Or, la capitale du Pérou, totalement détruite par un séisme en 1746, n'est à ce jour «pas préparée» à une catastrophe majeure, admet la maire.

Les édifices publics sont équipés de panneaux indiquant les endroits sûrs et des panneaux signalent les voies d'évacuation sur la côte en cas de tsunami, mais «les simulations sont utiles, ainsi, nous prenons conscience que la terre peut trembler n'importe quand», a expliqué à l'AFP Claudia, une avocate qui a participé à l'exercice.

Le séisme du 28 octobre 1746 a ravagé Lima, faisant entre 15 000 et 20 000 morts, alors qu'un tsunami a ravagé le port adjacent de Callao, où se trouve aujourd'hui l'aéroport de la ville.