Un des principaux chefs des FARC a affirmé que la guérilla marxiste de Colombie n'était pas finie, refusant toute association avec le terrorisme, selon des extraits d'une vidéo diffusée samedi par la chaîne latino-américaine Telesur.

«La fin de la guérilla n'existe pas, contrairement à la propagande diffusée par les pions de la mondialisation de l'économie en Colombie», déclare Luciano Marin, connu sous le pseudonyme d'Ivan Marquez, un des membres de l'organe de direction des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

«Ce qui se déroule en ce moment, c'est une confrontation politique et militaire intense, et une mobilisation croissante des secteurs sociaux», affirme-t-il, revêtu d'une veste militaire devant un portrait du fondateur historique des FARC, Manuel Marulanda, décédé en 2008.

Cette mise au point survient quelques jours après la libération des derniers policiers et militaires retenus en otage par le groupe rebelle qui s'est en outre engagé il y a plus d'un mois à ne plus recourir aux enlèvements contre rançon.

Autant de concessions qui ne l'ont pas empêché de subir en mars de lourdes pertes, avec plus d'une soixantaine de guérilleros tués dans des bombardements, un des coups les plus rudes subi depuis la mort de son numéro un Alfonso Cano l'an dernier.

Dans la vidéo, Ivan Marquez conteste l'appartenance des FARC à des listes d'organisations terroristes adoptées par plusieurs pays. «Classer comme terrorisme ce droit est contraire aux normes adoptées par les mêmes États à travers l'histoire», affirme-t-il.

Fondée en 1964 pour défendre les petits paysans, la principale guérilla colombienne compte encore 9 200 combattants, repliés dans les montagnes et les forêts, à la suite d'une série de revers militaires qui ont divisé par deux le nombre de ses combattants en dix ans.

Elle a depuis le début de l'année lancé plusieurs appels à la paix tout en continuant de s'opposer régulièrement au gouvernement sur les modalités d'un éventuel dialogue.