Le groupe propriétaire de la mine chilienne où 33 mineurs restèrent prisonniers 69 jours en 2010 paiera moins du quart du coût des opérations de secours, soit environ cinq millions de dollars, après un accord à l'amiable avec l'État.

Un accord à l'amiable a été obtenu entre le Conseil de défense de l'État (CDE), qui défend les intérêts de l'État chilien en justice, et l'administrateur judiciaire de San Esteban, groupe propriétaire de la mine San Jose, dans le désert d'Atacama (nord), site du calvaire des «33», a annoncé mardi le CDE.

Le groupe minier s'est engagé à verser cinq millions de dollars d'indemnités à l'État pour la gigantesque opération de sauvetage en septembre-octobre 2010, dont le Trésor chilien a finalement évalué le coût à 22 millions de dollars.

En contrepartie de l'accord, l'État s'est engagé à dégeler les actifs du groupe San Esteban, qui avaient été estimés, au moment de la saisie, à 9,7 millions de dollars.

«L'idée de l'entreprise a toujours été de contribuer, en partie à tout le moins, au coût du sauvetage», a déclaré Maria Loreto Ried, qui a été chargée d'administrer les biens du groupe San Esteban. Avec cet accord, «la voie judiciaire est évitée», a-t-elle souligné.

Les opérations de secours, qui avaient fasciné les médias du monde entier, avaient mobilisé des centaines de techniciens, d'experts miniers ou de santé, et comporté le percement de trois puits de secours de plus de 600 m de long. L'un d'entre eux avait été utilisé pour extraire les mineurs.

L'État avait saisi la justice pour récupérer le montant du coût des opérations de secours, évalué initialement par le président Sebastian Piñera à environ 20 millions de dollars, et auquel avaient également contribué des dons privés.

Le groupe San Esteban, au bord de la faillite faute de production après l'accident des «33», avait été placé peu après sous administration judiciaire pour régler les salaires, les créances, faire face aux procédures et gérer éventuellement la vente de ses biens.

Des plaintes de familles des mineurs sont toujours en cours contre le groupe minier, assorties de demandes d'indemnités de plus de 12 millions de dollars.