Les paysans cubains, travaillant à leur compte ou pour l'État, pourront pour la première fois vendre leur production directement aux entreprises du secteur touristique, sans avoir à passer par une entreprise publique, a annoncé lundi le quotidien officiel Granma.

À compter du 1er décembre, les agriculteurs pourront «vendre leurs produits agricoles directement à des entreprises (du secteur) touristique sans avoir à les commercialiser à travers une entreprise d'État», indique le journal.

L'organe officiel du Parti communiste cubain (PCC, parti unique) souligne que cette réforme vise à «transformer le système de collecte et de commercialisation des produits agricoles au moyen de mécanismes de gestion contribuant à réduire les pertes en simplifiant les relations» entre producteur et consommateur.

Jusqu'à aujourd'hui, l'entreprise publique Acopio se chargeait d'acheter et de distribuer les produits cultivés par les paysans, les coopératives et les fermes d'État selon des tarifs et des quotas établis en début de récolte.

L'inefficacité de sa gestion a donné lieu à de nombreuses plaintes ces dernières années, en raison de pertes de production dues à des retards dans la collecte, ce qui a incité les producteurs à réclamer la fin du monopole d'État sur la commercialisation.

Cette mesure «permet d'avancer dans l'application» des accords approuvés par le VIe Congrès du PCC en avril pour stimuler l'économie.

Les agriculteurs pourront «développer des mécanismes d'approvisionnement des entreprises (du secteur) touristique qui permettront de mieux profiter du potentiel de toutes les formes de production à l'échelle locale».

Depuis qu'il a succédé, il y cinq ans, à son frère Fidel, le président cubain Raul Castro a lancé une série de réformes économiques, permettant par exemple le travail à son compte ou l'achat et la vente de véhicules et de logements.