L'armée et la police du Pérou ont lancé une vaste opération contre l'extraction d'or sauvage dans le Sud-est amazonien du pays, saisissant 75 machines ou embarcations de dragage des rivières, ont indiqué les autorités lundi.

Quelque 1500 policiers, militaires, assistés d'hélicoptères et de vedettes fluviales sont déployés depuis samedi en divers points de la province de Madre de Dios, la plus touchée par le secteur minier informel, qui y a détruit ou endommagé 30 000 hectares de forêt, selon le ministère de l'Environnement.

L'intervention a permis de «détruire, couler, des dragues et équipements miniers installés illégalement sur les rivières Inambari, Madre de Dios, Tambopata et Malinowski», a indiqué le ministère de la Défense.

L'opération «Aurum 1» doit se poursuivre sur un mois. Elle est la seconde de ce type cette année dans la province, après un coup de filet en février, sous le précédent gouvernement.

Il avait du être levé au bout de 10 jours, après des heurts entre mineurs et policiers à Puerto Maldonado, capitale provinciale, qui avaient fait deux morts civils et 36 blessés.

«Il s'agit de faire revenir l'État dans une région où son absence a permis le développement de pratiques illégales», a déclaré le ministre de l'Environnement Ricardo Giesecke, en référence à l'extraction minière sauvage, mais aussi au blanchiment d'argent, au travail d'enfants, à la prostitution, qui y sont liés.

Au Pérou, 5e producteur d'or mondial, l'État a pris conscience depuis deux ans de la catastrophe écologique menaçant le Sud-est amazonien, en particulier la région Madre de Dios au fort potentiel écotouristique, avec la forte croissance du secteur minier informel, lié à la flambée de l'or.

Selon des données ministérielles, le secteur informel produit 18 tonnes d'or chaque année dans la région, et contribue à y déverser 32 tonnes de mercure dans les rivières.