Le président du Chili s'est entretenu avec les représentants syndicaux des corps étudiant, universitaire et professoral pendant près de quatre heures, samedi, au palais du gouvernement.

Toutes les parties se sont entendues pour poursuivre les négociations dans une tentative d'arriver à un accord sur les conflits entourant la réforme nationale en éducation.

Il s'agissait là d'une étape cruciale dans le débat sur l'éducation au Chili; un premier face-à-face dans les négociations après plus de trois mois marquées par des déclarations unilatérales, des cours boycottés, des marches massives, des grèves de la faim et des confrontations violentes avec la police.

Le président Sebastian Pinera a mené ces discussions à huis clos, qualifiées plus tard par son ministre de l'Éducation, Felipe Bulnes, de «rencontre très positive».

M. Bulnes a ajouté qu'il fournirait, lundi, un horaire des négociations à venir à tous les individus concernés. Il a mentionné qu'il avait bon espoir d'arriver à une entente et qu'ils s'accordaient sur une multitude de points.

Des étudiants d'écoles secondaires et d'universités, qui ont paralysé les classes dans plusieurs des 25 principales universités chiliennes en plus de maintenir dans les rues quelque 200 000 étudiants du niveau secondaire, avaient fait savoir qu'ils poursuivraient leurs manifestations. Ils se sont toutefois dits satisfaits par la «nouvelle attitude d'ouverture» du gouvernement.

Un leader d'une école secondaire, Rodolfo Ribera, a soutenu que l'initiative de M. Pinera était appréciée.

Du côté universitaire, l'étudiante Camila Vallejo a affirmé que ces négociations avaient été une première occasion pour toutes les parties de présenter leur point de vue.

Les leaders universitaires analyseront la situation et donneront leur avis sur les futures négociations de M. Bulnes mardi.

«Cela démontre une grande volonté d'aller de l'avant et c'est important», a souligné Mme Vallejo.

Les étudiants exigent de profonds changements, notamment plus de financement afin d'assurer une «éducation de qualité, gratuite et égalitaire». Selon eux, cet objectif peut être atteint en mettant fin à des décennies de privatisation dans le système d'éducation chilien, de même qu'en interdisant une prise de bénéfices par les établissements financés par l'État. Le gouvernement a fait savoir qu'il n'adoptera jamais une telle position.