Le gouvernement bolivien a abandonné l'idée de nationaliser de nouvelles mines parmi lesquelles des sites du groupe suisse Glencore et du canadien Pan American Silver, a annoncé mercredi le vice-ministre du Développement productif, Hector Cordova.

«Tous les syndicats (concernés consultés par le gouvernement) y sont opposés», a expliqué M. Cordova à la radio catholique Fides. Le gouvernement socialiste bolivien avait dit la semaine dernière «étudier» de nouvelles nationalisations de mines dans le pays andin, parmi lesquelles des sites appartenant au groupe suisse Glencore et au canadien Pan American Silver. «La condition était que le syndicat de chacune des mines soit d'accord», a précisé le vice-ministre. Les syndicats des mines craignent qu'avec les nationalisations «la quantité de travailleurs augmente de façon bien supérieure à ce qui serait nécessaire», ce qui pourrait entraîner une baisse des salaires et une dégradation des conditions de travail. Ils ont en tête l'exemple de la mine de Huanuni, nationalisée en 2007 et produisant 60% de l'étain bolivien, où le nombre de travailleurs a été augmenté de manière excessive, selon eux. L'idée du gouvernement était de réviser «4 000 concessions de mines inactives», avait déclaré la semaine dernière le ministre des Mines, José Pimentel. Parmi les mines visées figuraient Porco, Colquiri et Bolivar, appartenant à Sinchi Wayra, filiale bolivienne du groupe suisse de matières premières Glencore, et San Vicente (argent, zinc), cogérée par le Canadien Pan American Silver. Glencore exploite en Bolivie de l'étain, de l'argent, du plomb et du zinc. Une de ses fonderies d'étain a déjà été nationalisée en 2007. Le président socialiste Evo Morales, membre de la gauche radicale latino-américaine, a lancé depuis 2006 plusieurs vagues de nationalisations, visant hydrocarbures, mines et télécomunications, dans le cadre d'une politique de réappropriation des ressources naturelles par l'État.