Les États-Unis ont «révoqué» le visa de l'ambassadeur du Venezuela à Washington, a annoncé mercredi le vice-ministre vénézuélien des Affaires étrangères Temir Porras sur son site de microblogs Twitter.

«Je le confirme. Les Etats-Unis ont révoqué le visa de l'ambassadeur du Venezuela à Washington, Bernardo Alvarez», a assuré M. Porras, sans plus de précisions.

Le ministère de l'Information vénézuélien a confirmé par communiqué la nouvelle, sans donner plus de détail. Pour l'heure, le gouvernement du président Hugo Chavez n'a pas encore réagi face à cette mesure.

«Nous avons dit qu'il y aurait des conséquences lorsque le gouvernement vénézuélien a rompu l'accord concernant notre candidat (au poste d'ambassadeur à Caracas). Nous avons agi de façon adéquate, proportionnée et réciproque», a déclaré de son côté dans la soirée un porte-parole du département d'État américain, Mark Toner.

Plus tôt mercredi, M. Toner avait maintenu «qu'il est dans notre intérêt national de maintenir des relations diplomatiques avec le Venezuela», au lendemain de déclarations du président vénézuélien Hugo Chavez mettant Washington au défi de rompre ces liens.

«Si le gouvernement (américain) veut expulser notre ambassadeur hors des États-Unis, qu'il le fasse! S'il veut rompre les relations diplomatiques, qu'il le fasse!», s'était exclamé mardi M. Chavez.

Les relations entre les deux gouvernements, qui sont d'ordinaire glaciales, sont agitées ces derniers jours par le refus du Venezuela d'accepter la nomination du diplomate américain Larry Palmer en tant que nouvel ambassadeur à Caracas.

«Comme nous avons refusé d'accepter la nomination de ce monsieur (Larry Palmer, ndlr), le gouvernement américain nous menace de représailles. Il pourra essayer de faire tout ce qu'il veut, mais nous empêcherons ce monsieur de venir chez nous», avait ajouté Hugo Chavez mardi.

Le président vénézuélien, pourfendeur de «l'impérialisme» américain, reproche à M. Palmer d'avoir «manqué de respect» envers son gouvernement lors de son habilitation comme ambassadeur devant le Sénat américain.

Il avait notamment assuré que les guérillas colombiennes étaient présentes sur le sol vénézuélien, que Cuba exerçait une influence sur les forces armées du Venezuela et que leur moral était bas.

Le département d'État américain avait quant à lui précisé que Washington n'avait pas l'intention de nommer un autre ambassadeur à la place de Larry Palmer, dont la nomination doit être ratifiée par le Sénat dans les prochains jours.

Les États-Unis, qui achètent quasiment un million de barils de pétrole par jour au Venezuela, reconnaissent que le gouvernement de M. Chavez est celui de la région avec lequel ils entretiennent «la relation la plus difficile».