L'opposant cubain Guillermo Farinas n'a pas reçu d'autorisation des autorités pour aller à Strasbourg recevoir mercredi le prix Sakharov pour la liberté de pensée que lui a attribué le Parlement européen.

«Rien qui puisse impliquer l'autorisation de sortie n'est arrivé aujourd'hui, demain ce sera mardi, le dernier jour. D'un point de vue mathématique il y a encore une possibilité, mais je pense qu'il n'y en aura pas», a-t-il dit par téléphone à l'AFP, de sa maison de Santa Clara, à 280 km à l'est de La Havane.

Le cyberjournaliste de 48 ans a expliqué que sa mère, Alicia Hernandez, s'était rendue lundi auprès des autorités pour voir si une «lettre d'invitation» requise par les services de migrations était arrivée. Mais le document n'était pas au rendez-vous.

«C'est un dossier qui se trouve au plus haut niveau. Je ne sortirai pas (du pays) purement et simplement par caprice» de l'ancien président cubain Fidel Castro, et leader de la révolution cubaine, a dit Farinas, le troisième opposant cubain à recevoir le prix Sakharov, après Oswaldo Paya (2002) et les Dames en blanc (2005).

Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, avait écrit vendredi au président cubain Raul Castro, le frère de Fidel, pour lui demander d'autoriser l'opposant à se rendre à Strasbourg (est de la France).

Farinas a un passeport en règle, un visa de la France et un billet d'avion.

Oswaldo Paya avait pu voyager à Strasbourg, mais pas les Dames en blanc.

Farinas a été récompensé en octobre par le Prix Sakharov, après avoir mené une grève de faim de 135 jours qui s'est achevée après le feu vert donnée par Raul Castro à la libération de 52 opposants.