Huit policiers ont été tués vendredi dans des combats impliquant la guérilla des Farc, qui a tenté de prendre le contrôle d'un village du sud-ouest de la Colombie, ont annoncé les autorités.

La police et le ministère de la Défense ont livré vendredi soir un nouveau bilan, faisant état de huit policiers tués et quatre blessés et précisant que deux civils étaient portés disparus.

Ils ont ainsi revu à la baisse un bilan faisant état de dix policiers tués, livré par le maire de la ville où sont intervenus les combats, San Miguel (département de Putumayo, sud-ouest).

Les combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) avaient tenté dans la nuit de jeudi à vendredi de s'emparer du village, avant d'affronter pendant plusieurs heures, y compris vendredi matin, les forces de l'ordre.

Selon le «défenseur du peuple» (responsable de la protection des droits de l'Homme, ndlr) colombien Volmar Pérez Ortiz, ils ont, en battant en retraite, miné des champs autour du village, situé dans une région où l'ont fait également état de la présence de groupes paramilitaires.

L'armée colombienne a déployé vendredi des avions de combat, en soutien de la police, a-t-elle annoncé.

Ces affrontements portent à au moins 38 le nombre des policiers et militaires tués depuis le début du mois de septembre en Colombie, où les autorités s'inquiètent d'une nouvelle offensive des guérillas d'extrême gauche, qui auraient pour leur part perdu au moins 18 combattants, selon des rapports officiels.

Les Farc, fondées en 1964, comptent encore 8000 combattants, selon des estimations officielles, et elles se sont alliées par endroits à la guérilla de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste), qui aurait quelque 2500 combattants.

L'attaque a été condamnée par le président colombien Juan Manuel Santos, qui a assuré qu'il n'aurait «pas de repos» tant que le terrorisme n'aura pas été «soumis». «S'ils croient qu'avec ces attaques nous allons être affaiblis, ils se trompent. Au contraire, cela nous emplit de détermination», a-t-il déclaré.

Le président s'est réuni d'urgence avec le chef de la police, le général Oscar Naranjo et le ministre de la Défense Rodrigo Rivera.

Ce dernier a en outre demandé à Miguel Carvajal, ministre de la sécurité d'Équateur -pays partageant une frontière de 600 km avec la Colombie, notamment le long du département où les combats sont intervenus -de mettre en place une commission mixte transfrontalière pour examiner la situation.