L'agent qui a tué par balle un adolescent mexicain de 15 ans à la frontière entre les États-Unis et Ciudad Juarez, au Mexique, fera l'objet d'une enquête au civil menée par le FBI, a appris l'AP vendredi.

Les procureurs mexicains, pour leur part, traitent le dossier comme un homicide. L'homme pourrait donc faire face à des accusations des deux côtés de la frontière. Il est cependant improbable que les États-Unis acceptent de l'extrader vers le Mexique.

La fusillade à l'origine de ces accusations remonte à lundi. Elle est survenue au moment où l'agent frontalier tentait d'arrêter des immigrants illégaux. Puisque ceux-ci lançaient des roches en sa direction, il a fait feu. Sergio Adrian Hernandez Huereka, âgé de 15 ans, a été atteint mortellement. On ignore toujours si le jeune homme jetait lui aussi des pierres.

Si les enquêteurs du FBI déterminent que l'agent a fait feu sur le jeune homme sans raison, il pourrait être accusé d'avoir violé ses droits civils, ce qui constitue un crime. L'agent pourrait ainsi être accusé d'homicide par les États-Unis.

Au Mexique, les procureurs ont conclu que la mort de Sergio Adrian Hernandez Huereka était un homicide volontaire.

Selon le sous-procureur général de l'État du Chihuaha, Alejandro Parientes, puisque l'adolescent est mort en sol mexicain, ce sont les tribunaux mexicains qui ont la compétence de juger cette affaire. M. Parientes soutient que les preuves sont suffisantes pour porter des accusations d'homicide contre l'agent frontalier, dont l'identité n'a toujours pas été dévoilée.

Pour l'heure, l'enquête est passée aux mains des procureurs fédéraux mexicains. Ce sont eux qui la poursuivront et qui auront le dernier mot.

Le bureau du procureur général du Mexique a refusé de commenter le dossier tant et aussi longtemps que l'enquête sera en cours.

De son côté, le procureur général américain, Eric Holder, a affirmé jeudi que les enquêteurs chercheraient à savoir si l'agent avait utilisé une force excessive et s'il avait violé les droits civils du jeune mexicain.

Le président du syndicat des agents frontaliers, T.J. Bonner, juge que l'enquête est motivée par des considérations politiques.

Le président mexicain Felipe Calderon n'a pas confirmé s'il avait l'intention de demander l'extradition du patrouilleur. Il a invité les États-Unis à mener une enquête approfondie afin de clarifier les faits et de punir les responsables.