L'Organisation des États américains (OEA) a ouvert dimanche au Pérou sa 40e assemblée générale consacrée au contrôle de l'armement en Amérique latine, sur fond de tensions sur le nucléaire iranien entre les États-Unis et le Brésil, qui sont également en désaccord sur le Honduras.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton est arrivée tard dimanche à Lima, et devait participer lundi à la première des deux journées de débats des chefs de diplomatie des 33 membres actifs de l'OEA.

Elle devait mardi poursuivre une tournée latino-américaine en Équateur puis en Colombie, avant la Barbade jeudi.

Elle ne s'entretiendra pas avec son homologue brésilien Celso Amorim, qui ne fera pas le déplacement à Lima, alors que les deux pays sont en désaccord au sujet du nouveau projet de sanctions contre l'Iran que Washington souhaite faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Brésil, membre non permanent du Conseil, est opposé à des sanctions et défend un accord, rejeté par les États-Unis, prévoyant l'enrichissement d'uranium iranien en Turquie pour alimenter le réacteur de recherche de l'Iran.

Mme Clinton a évoqué récemment le «grave désaccord» de Washington avec la diplomatie brésilienne sur l'Iran.

Brasilia et Washington sont aussi en désaccord sur le Honduras, exclu de l'OEA après le coup d'État contre le président Manuel Zelaya il y a un an, et qui sera un thème de discussion à Lima.

«Nous continuons de travailler pour sa réintégration», a déclaré le secrétaire général de l'OEA Jose Miguel Insulza en ouvrant l'assemblée dimanche.

Les États-Unis et leurs alliés ont reconnu le président hondurien Porfirio Lobo élu en novembre et sont favorables à une réintégration rapide. Les gouvernements de gauche de la région, Brésil en tête, jugent son élection illégitime.

Le thème central de l'assemblée de l'OEA est l'armement.

Le Pérou, pays hôte, dénonce une hausse de 150% des dépenses militaires sur 2005-09 par rapport à 2000-04. Il réclame un mécanisme d'homologation et une transparence des achats d'armement.

Un projet de résolution souligne «l'importance de promouvoir le contrôle des armements» en Amérique latine, zone de non-prolifération nucléaire.

Mais le secrétaire d'État adjoint américain pour l'Amérique latine Arturo Valenzuela a estimé récemment qu'«il y a en fait une baisse significative des dépenses d'armement dans la majorité des pays de la région», suggérant un manque d'enthousiasme de Washington pour un texte fort sur ce sujet.