Les autorités cubaines ont de nouveau autorisé dimanche les «Dames en blanc», épouses et mères de prisonniers politiques cubains, à défiler dans les rues de La Havane, après trois semaines d'interdiction, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le gouvernement a donné son feu vert après des négociations avec le cardinal cubain Jaime Ortega. Celui-ci s'est porté «garant» du fait que 12 Dames en blanc pourraient effectuer leur parcours habituel le long de la 5e avenue (ouest) sans être harcelées par des partisans du régime communiste, après la messe qu'il a célébrée dans l'église Santa Rita.

Mgr Ortega a qualifié de «geste positif» ce changement d'attitude des autorités, qui n'ont fixé aucune condition à la reprise des marches de cette organisation, selon lui.

En outre les «Dames en blanc», qui ont reçu le prix Sakharov du Parlement européen «pour la liberté de pensée», n'auront plus à demander d'autorisation pour défiler, a ajouté l'ecclésiastique.

Jusqu'à début avril, les défilés du dimanche des «Dames en blanc» étaient tolérés. Mais depuis leurs manifestations de mars pour marquer le 7e anniversaire de l'arrestation de leurs proches, membres d'un groupe de 75 opposants arrêtés en mars 2003, le gouvernement exigeait une autorisation.

La Havane accuse les femmes d'être le «fer de lance» d'une campagne des États-Unis et de l'Union européenne (UE) pour déstabiliser la Révolution cubaine, notamment après la mort le 23 février du prisonnier politique Orlando Zapato, après 85 jours de grève de la faim.

L'Église catholique cubaine est l'une des rares voix indépendantes de l'île communiste. Après une longue période de froid, ses relations avec le gouvernement cubain se sont réchauffées depuis une dizaine d'années et la visite du pape Jean Paul II en 1998.