La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a reconnu vendredi au Guatemala que les États-Unis constituaient «une partie du problème» du trafic de drogue en Amérique latine.

«Nous savons que nous sommes une partie du problème», a-t-elle déclaré à Guatemala, la capitale du petit État d'Amérique centrale, en réponse à une question sur les mesures que Washington comptait prendre contre la demande de drogue aux États-Unis.

Le président Barack Obama avait déjà reconnu la responsabilité partagée des États-Unis en août 2009 au Mexique, en décidant avec le président mexicain Felipe Calderon d'une collaboration accrue pour rendre leur frontière commune plus sûre face au «crime organisé» dont les méfaits s'exercent «des deux côtés».

Mme Clinton a promis «une coopération encore plus étroite dans les mois et les années à venir» dans une Amérique centrale en proie à la guerre meurtrière que se livrent les cartels en Colombie et au Mexique.

Elle s'exprimait au cours d'une conférence de presse en compagnie du président guatémaltèque, Alvaro Colom, et en présence de ses homologues Porfirio Lobo (Honduras), Mauricio Funes (Salvador), Leonel Fernandez (République dominicaine) et Oscar Arias (Costa Rica), réunis pour une conférence sur la sécurité. Le Belize était représenté par son Premier ministre, et le Panama par son ministre des Affaires étrangères.

Les États-Unis sont le premier consommateur mondial de stupéfiants, et notamment de cocaïne, dont la totalité de la production provient d'Amérique latine.

Les cartels de la drogue se disputent la fourniture du marché américain, et leur rivalité sanglante a fait 15 000 morts ces trois dernières années au Mexique, en particulier le long des 3 000 km de la frontière américano-mexicaine.

La lutte contre les cartels lancée par les gouvernements de la Colombie et du Mexique a poussé les trafiquants à développer leurs activités ces dernières années en Amérique centrale, relativement épargnée jusqu'alors.

Mme Clinton s'est également engagée à mener une lutte accrue contre la corruption, deux jours après l'annonce de l'arrestation des chefs de la police et de la brigade anti-drogue du Guatemala pour des liens avec les trafiquants.

«Nous allons combattre le crime organisé, les gangs internationaux et le trafic, et ensemble nous assurerons la sécurité du peuple du Guatemala», a-t-elle souligné, au cours de sa dernière étape d'une tournée dans six pays d'Amérique latine.

Mme Clinton n'a pas précisé dans quelles proportions Washington allait accroître son aide à la région. Elle en avait déjà annoncé l'augmentation dans le cadre du plan régional américain dit de «l'Initiative de Merida», la veille à San José de Costa Rica.

«Nous augmentons l'aide destinée à l'Amérique centrale» parce que «nous sommes conscients de son besoin de ressources complémentaires», avait-elle expliqué.

«L'Initiative de Merida», votée en 2008 par le Congrès des États-Unis, prévoyait à l'origine une aide de 1,6 milliard de dollars sur trois ans à la région, dont 1,4 milliard au Mexique, et le reste à l'Amérique centrale et aux Caraïbes.

L'enveloppe totale a été ramenée depuis à 1,3 milliard de dollars, dont 1,1 milliard ont déjà été approuvés pour le Mexique, selon Washington.