La situation des droits et libertés ne s'est pas améliorée en 2009 à Cuba sous la présidence de Raul Castro alors que 201 dissidents sont toujours sous les verrous, a affirmé mardi la Commission cubaine pour la réconciliation nationale et les droits de l'homme.

«Pendant l'année 2009, il n'y a eu aucune amélioration de la situation des droits civiques, politiques, économiques, mais aussi de certains droits culturels», selon un communiqué transmis à la presse étrangère par cette organisation dissidente illégale, mais tolérée par le pouvoir cubain. Alors que début 2009, l'île communiste comptait 205 prisonniers politiques, 201 d'entre eux demeuraient sous les verrous au 6 janvier 2010, selon la Commission dirigée par Elizardo Sanchez qui publie la liste des prisonniers.

Sur ce nombre, 65 détenus sont considérés comme des «prisonniers de conscience» par l'organisation Amnesty International, dont le siège est à Londres.

Cuba considère pour sa part les dissidents comme des agents ou des mercenaires à la solde de Washington.

Selon la Commission, «au moins 869 cas de dissidents politiques» détenus de façon temporaire, «certains plus d'une fois», ont été recensés en 2009.

Cela confirme, selon elle, «la tendance initiée il y a quelques années de substituer la répression politique fondée sur des détentions de longue durée par d'autres mesures moins coûteuses d'un point de vue politique comme des détentions arbitraires de courte durée, des menaces et d'autres formes d'intimidation».

«Et rien n'indique que nos dirigeants actuels soient disposés à lancer les réformes juridiques, économiques et politiques dont le pays a besoin», assure la Commission qui continue de réclamer la «libération inconditionnelle» des prisonniers politiques, «la fin de la répression contre les dissidents» et «l'organisation d'élections libres et pluralistes à moyen ou long terme».

Cuba est dirigé par un parti communiste unique à la suite de la Révolution de 1959 qui a porté au pouvoir Fidel Castro. Ce dernier a cédé la présidence en 2006 à son frère Raul pour des raisons de santé.

Sous embargo américain depuis 48 ans, Cuba est régulièrement accusé par Washington et des organisations non-gouvernementales étrangères - interdites sur l'île - de bafouer droits et libertés.