Le président vénézuélien Hugo Chavez a déclaré s'être entretenu avec le leader cubain Fidel Castro des accords de 3,1 milliards de dollars signés samedi à La Havane entre les deux pays à la veille de l'ouverture du sommet du bloc «anti-impérialiste» de l'Alba.

M. Chavez a fait part de sa rencontre avec son ami et mentor Fidel Castro, 83 ans, lors de la clôture de la commission intergouvernementale qui a vu la signature de 285 projets devant être réalisés en 2010 dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'informatique, de la sidérurgie, du transport, du pétrole ou de l'industrie sucrière.

Le Venezuela est de loin le premier partenaire commercial de Cuba avec des échanges qui pourraient atteindre cette année 7 milliards de dollars, selon Caracas.

Très dépendant des importations, Cuba fournit des milliers de médecins et d'éducateurs au Venezuela qui lui procure en échange à taux préférentiel 115 000 barils de pétrole par jour.

«Fidel est très content des accords», a assuré Hugo Chavez qui a affirmé avoir été reçu par un Fidel Castro en très bonne forme dans sa retraite de La Havane.

«Fidel ne cesse de le répéter (...) Si la révolution bolivarienne (au Venezuela) s'abîme, ou échoue ou s'effondre, tout ce continent tombera de nouveau entre les mains de l'empire yankee» américain, a poursuivi M. Chavez aux côtés de Raul Castro, frère et successeur de Fidel à la tête de l'Etat communiste.

«L'empire yankee, malgré toutes ses bases militaires, ne pourra en finir avec nous. Les seuls qui pourraient détruire la révolution bolivarienne, c'est nous-mêmes. (...) Nous faisons face au même défi» que la révolution cubaine, a encore dit M. Chavez.

Le général Raul Castro a de son côté déclaré que Cuba et le Venezuela avaient «le devoir de résister» alors que, citant une phrase de son aîné tirée de l'une de ses «réflexions» dans la presse, Cuba est «plus que jamais menacé par l'impérialisme».

Considéré comme le «patriarche» des révolutionnaires latino-américains, Fidel Castro a été convié par son «fils spirituel» Hugo Chavez et le président bolivien Evo Morales au sommet de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba) qui s'ouvre dimanche.

Mais la présence de l'ancien président cubain semble peu probable. Il n'a plus fait d'apparition publique depuis une maladie, classée secret d'Etat, qui l'a contraint à céder le pouvoir à son frère Raul fin juillet 2006.

Outre Cuba et le Venezuela, ses deux pays fondateurs il y aura lundi cinq ans exactement, l'Alba compte la Bolivie, l'Equateur, le Nicaragua et trois îles des Caraïbes. Le Honduras avait adhéré à l'Alba en 2008 sous la présidence de Manuel Zelaya, renversé fin juin par un coup d'Etat.

Le sommet de dimanche et lundi devrait aborder la crise au Honduras et les tensions avec la Colombie qui permet désormais aux Etats-Unis d'utiliser sept de ses bases militaires pour la lutte contre le narcotrafic et la guérilla.