Manuel Zelaya, le président du Honduras renversé par un coup d'État, a appelé mardi les présidentes et présidents américains à ne pas reconnaître la présidentielle organisée dimanche dans son pays et qui constitue selon lui une «fraude électorale».

Dans une lettre à l'en-tête de la Présidence de la République, dont l'AFP a reçu une copie, M. Zelaya dénonce «un scrutin illégitime et illégal imposé par la dictature militaire avec le soutien des États-Unis».

Il affirme aussi avoir entrepris une action auprès de la Cour pénale internationale «pour obtenir justice pour notre peuple et appliquer les sanctions encourues par les auteurs de haute trahison et de crimes de lèse-humanité au Honduras».

«Je vous demande de ne pas reconnaître la fraude électorale et de coopérer à ne pas laisser impunis ce coup d'État militaire et ses sanglantes violations des droits de l'Homme», écrit-il encore aux dirigeants américains.

Le taux d'abstention «vérifié» a «dépassé 60% du corps électoral», affirme encore le président déchu, qui avait appelé au boycott de la présidentielle.

M. Zelaya, toujours réfugié depuis le 21 septembre à l'intérieur de l'ambassade du Brésil encerclée par l'armée, avait déjà qualifié le scrutin de «farce» et assuré que le chiffre officiel de la participation (60%) avait été gonflé.

L'élection présidentielle a été remportée par le candidat du Parti national (PN, droite), Porfirio Lobo, opposant au Parti libéral (PL) dont sont issus M. Zelaya et le dirigeant du putsch qui l'a renversé le 28 juin, Roberto Micheletti.