L'accord militaire permettant à l'armée américaine de faire usage de bases en Colombie est dirigé contre les «gouvernements révolutionnaires» d'Amérique latine, a estimé samedi le président bolivien Evo Morales.

«Les bases sont contre les gouvernements, les présidents et les mouvements sociaux révolutionnaires en Amérique latine», a affirmé le dirigeant bolivien au cours d'une conférence de presse.

Morales fait allusion, en parlant de «gouvernements révolutionnaires», aux pays du bloc antilibéral latino-américain de l'Alba (Alliance bolivarienne pour les Amériques) dont font partie le Venezuela et l'Equateur, voisins de la Colombie, mais aussi Cuba, la Bolivie ou le Nicaragua.

Le texte est destiné selon Washington et Bogota à renforcer leur coopération en matière de lutte antidrogue et antiguérilla.

En vigueur pendant dix ans, il doit permettre à l'armée américaine de faire usage d'au moins sept bases en Colombie, pays comptant des frontières avec le Venezuela, l'Equateur, le Brésil, le Pérou et Panama.

L'accord signé vendredi à Bogota avait suscité en juillet-août une crise régionale, entraînant la tenue d'un sommet de l'Union des nations d'Amérique du sud (Unasur) en Argentine, le 28 août.

Les pays membres avaient signifié que la présence de troupes étrangères dans la région ne devait en aucun cas porter atteinte à leur «souveraineté» ou leur «intégrité».

Le Venezuela et l'Equateur craignent que des opérations les visant puissent être menées depuis le sol colombien, notamment en matière d'intelligence.