Manuel Zelaya, le président du Honduras chassé par un coup d'État le 28 juin dernier, est «disposé à se présenter à la justice» de son pays s'il est rétabli dans ses fonctions, a-t-il déclaré dans un entretien publié jeudi dans la presse uruguayenne.

M. Zelaya, expulsé du Honduras après le coup d'État mais revenu clandestinement le 21 septembre, est poursuivi par la justice de son pays pour «haute trahison» et autres délits. Le gouvernement putschiste affirme l'avoir renversé parce qu'il s'apprêtait à violer la Constitution pour briguer un second mandat. L'espoir d'un dialogue entre les deux camps a progressé, selon l'Organisation des États américains (OEA), dont une délégation ministérielle est attendue à Tegucigalpa la semaine prochaine.

«Je suis disposé à aller devant les tribunaux, mais le fait est qu'on ne me l'a pas permis car on m'a chassé du pays», a expliqué M. Zelaya au quotidien El Observador de Montevideo, dans un entretien téléphonique de l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, où il est réfugié depuis son retour clandestin au Honduras le 21 septembre.

«Je suis disposé à répondre aux accusations, sans aucun problème. C'est pour cela que je suis revenu, parce que je suis innocent», a-t-il ajouté.

«Je n'ai pas violé la Constitution, je ne l'ai jamais fait. Je n'ai pas organisé de référendum, c'est un mensonge que mes opposants utilisent pour me discréditer», a-t-il affirmé.

M. Zelaya a été arrêté et chassé du pays par les militaires à l'aube d'une consultation populaire qu'il préparait à propos d'une éventuelle modification de la Constitution.

«Il s'agissait d'une consultation, qui n'engageait à rien, qui ne réformait aucune loi ni n'institutait une réélection. C'était une consultation comme celles qu'effectuent les médias pour sonder l'opinion publique (...) et rien d'autre», a-t-il insisté.

«Et c'est pour cela qu'ils m'ont chassé du pays», a-t-il conclu.