Les producteurs de viande et de céréales argentins ont lancé vendredi une nouvelle grève de huit jours pour protester contre la politique du gouvernement, un an après un conflit qui avait paralysé le pays pendant près de six mois.

Avant l'aube, les agriculteurs ont commencé à contrôler les camions en plusieurs points stratégiques du centre et du centre-est de l'Argentine, où se concentre la production de soja, le premier produit d'exportation du pays. Cette grève n'aura cependant aucune influence sur les exportations de cet oléagineux, selon Alberto Rodriguez, directeur exécutif du centre des exportateurs de céréales (Cerea).

«Il n'y aura aucun problème au cours de cette semaine de grève. Les producteurs d'huile et les exportateurs ont des stocks de graines pour plus de sept jours», a-t-il assuré.

Le pays sud-américain est le premier exportateur mondial de farine et d'huile de soja, le troisième pour les graines de cet oléagineux, le second pour le maïs et le cinquième pour le blé. Il possède environ 50 millions de bovins.

Les agriculteurs dénoncent la décision du gouvernement de la présidente Cristina Kirchner de renouveler pour un an des pouvoirs lui permettant de fixer de manière discrétionnaire les taxes à l'exportation.

Ils lui reprochent aussi d'avoir mis son veto à une loi qui déclarait les zones de la province de Buenos Aires souffrant de la sécheresse exemptes d'impôts sur les exportations.

Leur mouvement est prévu jusqu'à vendredi prochain, mais il est pour l'instant moins paralysant pour le pays que celui de l'an dernier, car les fédérations agricoles ne sont pas favorables aux blocages de routes.

L'an dernier, elles avaient dressé des barrages à travers le pays et cessé à plusieurs reprises la production de céréales et de viande pour protester contre la décision du gouvernement d'augmenter de 25% la taxe à l'exportation du soja, principale richesse du pays.

Selon les analystes, le montant des exportations de matières premières ne devrait être que de 20 milliards de dollars cette année, contre 35 milliards en 2008, en raison de la sécheresse et de la chute des cours.