La guérilla colombienne des FARC s'est dite disposée dans une lettre diffusée samedi à négocier la libération de tous ses otages dits politiques dans le cadre d'un «échange», refusant indirectement l'exigence de libération unilatérale posée par le président colombien Alvaro Uribe.

Dans un message adressé à la sénatrice d'opposition Piedad Cordoba, et publié par celle-ci, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes) demandent au gouvernement de lui faire part des «circonstances» qui accompagneraient une «négociation» en vue de la libération des otages dans le cadre d'un «accord d'échange».

En posant l'éventuel dialogue en ces termes, la guérilla refuse, indirectement, de libérer l'ensemble des otages dits politiques en sa possession, 24 selon les autorités, de manière unilatérale, comme l'exige le gouvernement.

Le président colombien, qui refuse depuis plusieurs mois la participation à toute médiation en vue d'une libération d'otages de la sénatrice Piedad Cordoba, demandée par la guérilla, avait indiqué le 8 juillet qu'il accepterait finalement sa présence à condition que tous les otages soient libérés en une fois, de manière unilatérale.

«Si le président l'a publiquement habilitée pour mener cette mission importante (...) c'est que très certainement il nous fera connaître très bientôt les modalités selon lesquelles (...) ses délégués et les nôtres vont pouvoir préciser les termes d'un accord d'échange», écrit la guérilla.

Les FARC exigent régulièrement pour libérer ces otages que les autorités laissent libres plusieurs centaines de leurs combattants incarcérés pour la plupart en Colombie, ce que le gouvernement refuse.

Dans la même missive, la guérilla réitère par ailleurs sa proposition de libération unilatérale de deux militaires, notamment le caporal Pablo Emilio Moncayo, enlevé depuis 11 ans, à condition que Mme Cordoba puisse être présente.

Les FARC combattent l'État colombien depuis 1964 et compteraient encore entre 7.000 et 10.000 combattants, selon les estimations.