L'homme fort de la dictature militaire du début des années 80 en Bolivie, le colonel Luis Arce Gomez, est arrivé jeudi à La Paz afin d'y purger une peine de 30 ans de prison pour violations des droits de l'homme, après avoir été extradé par les États-Unis.

Cet homme de 70 ans, à la barbe blanche fournie, a été ministre de l'Intérieur du général Luis Garcia Meza, aujourd'hui détenu dans une prison de haute sécurité après avoir gouverné le pays d'une main de fer de juillet 1980 à août 1981.

 

 

Luis Arce Gomez a été extradé par les États-Unis après avoir purgé une peine à Miami (sud-est) pour trafic de drogue. Il avait été remis à la justice américaine en 1989 par l'ancien président bolivien Jaime Paz, en échange de la promesse qu'il serait renvoyé en Bolivie à la fin de sa détention en Floride.

 

Le colonel est considéré comme fugitif dans son pays et a été condamné par contumace pour de graves violations des droits de l'homme, soulèvement armé, association de malfaiteurs, violations de la liberté de la presse, assassinat et génocide.

 

L'homme, qui est descendu avec difficulté de son avion jeudi avant d'être conduit en fauteuil roulant jusqu'à un fourgon blindé, avait participé au coup d'État du 17 juin 1980 qui avait renversé Lidia Gueiler, seule femme présidente de l'histoire de la Bolivie.

 

Sous ses ordres, des paramilitaires cachés dans des ambulances avaient pris d'assaut le siège de la Centrale ouvrière bolivienne (syndicat COB), puis avaient enlevé et assassiné le dirigeant socialiste Marcelo Quiroga Santa Cruz, dont la dépouille est toujours portée disparue.

 

D'importants moyens de sécurité ont été mobilisés pour son retour à La Paz ce jeudi.

 

Il a été soumis à des examens médicaux à l'intérieur même de l'aéroport, avant d'être emmené devant un juge qui doit «prononcer son incarcération dans la prison de Chonchocoro», dans les Andes boliviennes, à 30 km de La Paz, a précisé le vice-ministre de l'Intérieur Marcos Farfan.