L'Organisation des États américains (OEA) est un «anachronisme» «sous le contrôle oppressif» de Washington et est donc «incompatible» avec la volonté des peuples d'Amérique latine, affirme une déclaration du gouvernement cubain de Raul Castro publiée lundi dans la presse.

«L'OEA est incompatible avec les désirs des peuples des Amériques et des Caraïbes, elle est incapable de représenter leurs valeurs, leurs intérêts et leurs véritables désirs de démocratie», juge le gouvernement cubain qui prône, avec notamment son allié vénézuélien, la création d'une nouvelle organisation latino-américaine, mais sans les États-Unis.

Avec l'Amérique latine, Cuba «partage des valeurs qui sont contraires à celles du capitalisme néolibéral et égoïste que promeut l'OEA et se sent le droit et l'autorité de dire non à l'idée de rejoindre une organisation sur laquelle encore les États-Unis exercent un contrôle oppressif», ajoute le texte.

L'OEA a levé la semaine dernière sans condition la suspension de Cuba, appliquée depuis 47 ans.

L'île communiste doit cependant prendre l'initiative d'entamer la procédure pour sa réintégration dans le respect des «principes» de l'OEA qui défend notamment le multipartisme politique, comme le réclamait Washington.

«Malgré le consensus de dernière minute, cette décision a été adoptée contre la volonté de Washington et face aux pressions exercées sur les gouvernements de la région. Il a été ainsi infligé une défaite à l'impérialisme en utilisant ses propres méthodes», indique cette résolution publiée dans Granma, l'organe du Parti communiste cubain, seul parti autorisé sur l'île.

Cuba souligne avoir désormais des liens avec tous les pays d'Amériquue, sauf les États-Unis, et réclame de nouveau la levée de l'embargo américain appliqué depuis 47 ans, selon le texte de la déclaration.

Le président du Parlement cubain et membre important du Bureau politique du PCC, Ricardo Alarcon, avait qualifié la semaine dernière de «grande victoire» sur Washington la décision de l'OEA et réitéré le refus de Cuba de réintégrer l'organisation.